Les startups comme Ziqy donnent de l’agilité aux grands groupes pour tester et lancer de nouveaux services de location et de seconde main à l’instar de Decathlon.
Concilier RSE et nouveaux modèles d’affaires sera sans nul doute le prochain enjeu des retailers. Et l’équation n’est pas facile à trouver. Decathlon qui teste et lance de nouveaux services de réparation, de location, en nouant des partenariats avec des startups comme CircularX ou Ziqy cherche la bonne recette avec l’objectif de réduire de 40% ses gaz à effet de serre d’ici 2026. «Il faut trouver un équilibre financier et tous les produits ne sont pas faits pour entrer dans le circuit de la seconde vie ou de la location. Pour un appareil à raclette, par exemple, qu’il faut livrer, nettoyer, cela présente un intérêt si c’est un service de proximité avec un client qui ramène le produit nettoyé», estime David Azoulay, fondateur et CEO de Ziqy et qui a récemment participé à un atelier sur ce sujet au salon Tech For Retail.
La start-up lancée en 2016 et qui a levé un million d’euros auprès de Bpifrance et News Invest un an plus tard, accompagne les entreprises dans la mise en place de dispositifs de gestion d’abonnements, de location et vient de lancer un nouveau service pour gérer la seconde main. Sa plateforme clé en main en mode Saas qui se connecte aux systèmes d’information existants a notamment été adoptée par Gillette. Elle a aussi été déployée pour le service de location de chaussures de l’Atelier Bocage, de certains produits de Norauto, comme les chaines neige ou les coffres de toit, va l’être pour la location courte durée des vélos de Decathlon en Europe, et a été sélectionnée par Oxybul qui mène un test sur les jouets. «Nous ne vendons que la technologie et pouvons identifier les meilleurs partenaires pour la logistique par exemple», précise David Azoulay. En janvier, Ziqy lancera également une nouvelle plateforme dédiée cette fois aux produits reconditionnés. «Nous apportons aussi nos conseils pour structurer l’offre», poursuit le dirigeant.
Une nouvelle gestion de la relation client
Decathlon qui n’a pas la flexibilité d’une petite structure pour lancer ces nouvelles modèles, a commencé par tester ses services. «En tant que grand groupe, nous ne sommes pas agiles au niveau des systèmes d’encaissement, de la logistique», admet Yann Carré, leader of rental experiencesDecathlon. «Nous avons besoin d’acteurs comme Ziqy pour commencer. De mon côté, je devais m’assurer de la lisibilité. On part à l’aventure, mais pas de manière irresponsable. Cette méthode permet d’aller plus vite et de nourrir les hypothèses. La data collectée avec la plateforme, sur les taux de churn (attrition ou perte de clientèle ou d’abonnés), la durée moyenne des abonnements etc nous aide à nous projeter», poursuit Yann Carré.
Louer implique d’autres services pour l’assurance, le dépannage, la gestion de la fraude et du scoring et fait évoluer le CRM car il faut désormais accompagner un client sur un usage. «C’est aussi la nature transactionnelle de la relation qui évolue», ajoute Yann Carré. Enfin il s’agit d’évaluer l’impact environnemental et de calculer la marge nette sur le niveau de kilo de CO2 émis. «Il faut être capable de mesurer le nombre de jours de location, le nombre de locations, les efforts nécessaires pour reconditionner les produits, de prendre en compte le «product lifetime value», c’est-à-dire combien cela va coûter en logistique, en entretien jusqu’au prix de la vente», explique pour sa part David Azoulay. «Nombreux sont les clients qui louent avant d’acheter des produits chers, qui représentent un investissement. Pour les louer il faut qu’ils soient réparables et vendables en seconde vie», estime Yann Carré. «Nous avons pris un risque il y a trois ans en allant vers la location mais nous avions l’intuition que c’était dans l’air du temps et avec cette transformation, nous avons déclenché l’envie».
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