Le paiement par carte sur mobile affiche une forte progression

Temps de lecture : 3 minutes

paiements innover @clesdudigitalLe monde des paiements continue d’innover et le paiement mobile en magasin progresse selon l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement 2024.

L’innovation va-t-elle transformer les paiements ? La popularité des nouveaux moyens est en hausse, et elle apporte de nouveaux risques. La dernière édition de l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement 2024 réalisé par la Banque de France, note que le paiement mobile représente désormais 15% des paiements par carte en magasin, tandis que le virement instantané pèse 10% de l’ensemble des virements. C’est ce dernier, populaire car rapide et efficace, qui se démarque aussi par un risque accru venant de la possibilité de substitution d’IBAN et la fraude aux coordonnées bancaires. Un risque pris au sérieux, et une riposte sous forme de service de vérification des bénéficiaires (VoP) devrait être mise en place d’ici quelques semaines, précisément à partir du 9 octobre 2025, en application du règlement européen sur les virements instantanés.

En tout, la fraude aux moyens de paiements a causé près de 1,189 milliard d’euros de préjudice en 2024, selon la banque de France. Avec une baisse de 0,6% en valeur par rapport à l’année précédente, c’est un volume plutôt stable d’une année sur l’autre. Et le e-commerce est loin d’en être le premier poste. C’est la «fraude par manipulation» qui est responsable d’un tiers du total (382 millions d’euros). Ce terme couvre uniquement les escroqueries par détournement du moyen de paiement, précise l’Observatoire. «Ce sont les cas où le fraudeur manipule le client lors d’une conversation téléphonique, souvent en usurpant l’identité du prestataire de services de paiement (fraude au faux conseiller bancaire ou au faux service antifraude)». Le cas des faux sites de e-commerce, d’une souscription d’un faux produit d’investissement ou d’un faux crédit etc sont exclus de ce périmètre statistique.

Nouvelles campagnes de sensibilisation

Le facteur humain reste la cible privilégiée des fraudeurs, quand bien même la sécurisation technique fonctionne. La Banque de France entend lancer de nouvelles campagnes de sensibilisation pour inciter chacun à adopter les bons réflexes : ne jamais donner suite à un contact non sollicité et ne pas valider une opération sans vérification via un canal sûr.

Le paiement à distance par téléphone ou par courrier reste le canal qui génère les taux de fraude les plus importants : 272 euros pour 100 000 euros de paiement. A la deuxième place, le paiement par carte sur internet : 155 euros de fraude pour 100 000 euros de paiement. Les chèques affichent un ratio de 69 pour 100 000. La fraude par chèque a beaucoup reculé ces dernières années, mais leur utilisation est aussi en baisse de 16% sur l’année.

La carte, principal moyen de paiement du quotidien des Français avec 62% des paiements réalisés, affiche 53 euros de fraude pour 100 000 euros de paiement, le même taux stabilisé depuis trois ans déjà. La sécurité s’améliore pour les opérations du e-commerce et les paiements par mobile.

Les virements instantanés déjà cités génèrent 46 euros de fraude sur 100 000 euros de paiement. Ils généraient 39 euros dans la même statistique l’an dernier, l’évolution négative est marquée. Ce type de risque est surtout présent dans l’univers des banques en ligne.

L’Observatoire note que la progression des moyens de paiement innovants dans le commerce n’a pas provoqué une hausse de fraude. Au contraire, le paiement par carte sur mobile affiche une forte progression de 54% en volume par rapport à l’année précédente, mais le taux de fraude attaché a baissé de 74% depuis 2022. Un signe positif pour le commerce physique.

Le rôle de l’IA est aussi passé au crible. «L’intelligence artificielle est utilisée non seulement pour automatiser les attaques (phishing de masse, génération de faux sites ou de faux messages crédibles), mais aussi pour personnaliser les tentatives de fraude et rendre les manipulations plus difficiles à détecter. Elle constitue néanmoins un moyen puissant de prévention et de détection de la fraude.» L’IA pour battre l’IA, c’est un nouveau front de lutte anti-fraude dans les paiements qui se profile.

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