Les Français ont peur des escroqueries en ligne et ont le sentiment que les risques augmentent sur internet. Les réseaux sociaux suscitent aussi des craintes, sans pour autant en réduire l’usage.
Les Français ont peur d’Internet. Certes à une petite majorité, mais qui n’hésite pas à s’affirmer. Ils sont 50% à «ne pas avoir confiance dans l’utilisation d’Internet», contre 44% qui «ont confiance» dont seulement 7% à trouver Internet «pas du tout risqué», dans une enquête menée par Acsel, l’association de l’économie numérique. Baptisée Baromètre de la confiance des Français dans le numérique, cette enquête a été réalisée sur un échantillon de 1384 internautes issu du panel Toluna Harris Interactive. A noter qu’ils étaient 46% à se déclarer «confiants» en 2022, la confiance est en baisse.
Les raisons de cette peur d’internet sont vite identifiées. Pour les trois quarts des Français interrogés (72%), les escroqueries en ligne deviennent «de plus en plus fréquentes». C’est huit points de plus que dans le Baromètre précédent, une hausse conséquente. Et qui touche avant tout la population active : plus 14 points chez les 25-34 ans, une tranche d’âge composée des personnes maitrisant parfaitement Internet, consommateurs rompus aux achats en ligne.
Cette peur n’est pas sans fondement. Près de la moitié (46%) des internautes français déclare avoir déjà été victimes d’une escroquerie en ligne. Un chiffre en hausse de huit points. Cité dans 45% des cas, c’est l’hameçonnage qui détient la triste palme des escroqueries les plus pratiquées, en hausse de neuf points. Le « spoofing » téléphonique (usurpation d’identité), la fraude bancaire en ligne et autres malversations arrivent largement derrière, cités dans 29% à 32% des réponses. Le piratage des boites mail frappe toujours un quart des internautes (26%). Ces déclarations sont d’ailleurs conformes aux constats de la Cnil. Son dernier rapport dévoilé mardi 29 avril, indique que les violations de données personnelles ont augmenté de 20% entre 2023 et 2024, atteignant 5 629 violations l’an dernier. « Au-delà de cet accroissement notable, la tendance la plus préoccupante est celle d’une recrudescence des violations de très grande ampleur », précise l’organisme.
L’authentification forte plébiscitée
Pour se prémunir contre ces risques, les internautes sont majoritairement favorables à la mise en place de l’authentification forte (68%). Une information qui va plaire aux banques qui installent massivement ce type de protection. Le développement des identités numériques est une autre piste privilégiée pour 59%, elle gagne même quatre points.
Les réseaux sociaux sont un autre sujet de manque de confiance étudié dans l’enquête. Seuls 38% des internautes pensent que leur utilisation est sans risque. Soit encore moins que les 44% qui font confiance à internet, déjà cités. La protection insuffisante des données personnelles comme l’adresse mail, les photos etc, sont données comme le risque principal par 60% des internautes, soit quatre points de plus par rapport à l’année précédente. Ils sont 35% à avoir peur du cyber harcèlement. Et autant à craindre l’usurpation de l’identité, le piratage de son compte. La diffusion de fausses information préoccupe 31% des internautes.
De manière générale, les internautes pensent que l’anonymat sur les réseaux est une source de dangers et de comportements inappropriés. La majorité absolue (88%) pensent que l’identité des personnes inscrites sur les réseaux doit être vérifiée. Mais seraient-ils d’accord pour que leur identité soit vérifiée par les services d’Elon Musk ou de Mark Zuckerberg ? Les enquêteurs ne leur ont pas posé la question !
Facebook continue de recruter
Faisant fi de tous les risques cités, ils sont près de 92% à utiliser les réseaux sociaux et les messageries. Contrairement à ceux qui l’imaginaient en perte de vitesse, c’est encore Facebook qui arrive en tête en gagnant un point sur l’année pour atteindre 68% des réponses. WhatsApp a progressé de cinq points et atteint 57% des réponses. Youtube et Instagram sont à 53% et 51% des réponses respectivement. Snapchat et Tiktok progressent chacun de quatre points et atteignent 37% et 32% des internautes utilisateurs. Twitter/X est à 27%, avec deux points en plus.
A l’opposé, les réseaux Viadeo et Copains d’avant chutent de 6% à 3% d’utilisation en un an. Ces réseaux franco-français n’ont plus la cote. Les créations récentes, dont Bluesky, ne sont pas encore testées dans l’enquête.
Enfin dans le domaine de l’IA, la tendance se renverse puisque la majorité des internautes (54%) leur accordent leur confiance. La moitié des actifs utilisent l’IA dans leur travail. Et près de la moitié des internautes (49%) font appel à l’IA générative. Un taux qui monte à 77% chez les 25-34 ans et à 87% chez les 15-24 ans. Cependant les avis sont plus confus quand il s’agit des incidences de l’intelligence artificielle générative pour l’emploi : 47% pensent que c’est une opportunité et simultanément 60% considèrent que c’est un danger. Visiblement le débat sur la place de l’IA générative dans l’univers professionnel est loin d’être tranché.
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