Natacha Bazic dirige la maison Berenice, une marque de mode reconnaissable par son symbole aux deux ailes. Cette forcenée du travail a raconté son parcours lors d’un événement « Women in Retail » imaginé par Cindy Stéphanie Laloux autour de la thématique « réussir sans renoncer à soi ».
Depuis toute petite, Natacha Bazic est attirée par la mode et la création. C’est donc tout naturellement qu’elle reprend la marque de prêt-à-porter féminin Bérénice il y a un an et demi avec sa double compétence de CEO et de directrice artistique. «Je suis une styliste refoulée», déclare t-elle devant un parterre de 65 femmes venues l’écouter lors de l’événement « Women in Retail », organisé dans les bureaux d’Algolia avec le soutien de Livetrend.co, Save Your Wardrobe, Autone, Zeta Global, Efficio group, Yuri & Neil et Heuritech.
La raison la pousse à faire une école de commerce avec une spécialité marketing. Elle ira ensuite travailler pour la marque Guess aux États-Unis, fera ses armes chez Yves Saint Laurent et Smalto. Portée par cet esprit de créativité, elle lancera son propre label qu’elle appellera sobrement «Bonheur». Distribuée dans un réseau de multimarques dès la saison printemps-été 2012, cette marque qui se veut «positive» bénéficiera d’une bonne couverture presse grâce au bureau Dress Code spécialisé dans la mode.
«Quand j’ai créé ma marque, je me demandais ce que je pouvais inventer. J’aime la mode, la culture de la mode, les tissus. J’avais envie de faire des vêtements avec certaines valeurs qui me ressemblent, avec des matières organiques. Je voulais des vêtements qui font du bien à tout le monde», insiste la dirigeante qui a été beaucoup inspirée par le concept-store Merci. «Si les gens sont heureux, cela se sent dans le vêtement.» Natacha Bazic enchaine ensuite une période de consulting pour différentes marques, notamment Not Shy, Majestic Filatures. Puis Frédéric Krief, fondateur de Bérénice en 2004 qu’elle côtoie depuis longtemps, et qui est devenu un ami vient la chercher. «J’ai un peu hésité. En tant que femme volontaire, je voulais tout.»
Savoir saisir les opportunités
Sous sa direction, la marque parisienne de mode féminine se modernise. Après s’être placée sous l’aile du tribunal de commerce de Paris en janvier 2024, elle revoit ses fondamentaux et une nouvelle ligne premium baptisée BRN Studio est lancée. «Ma force, c’est de travailler tout le temps. C’est toujours moi qui ai saisi les opportunités. Souvent il s’agissait de création de postes. J’avais confiance en moi et j’ai toujours appris par moi-même, sans mentor. Je crois que l’on peut tout acquérir quand on n’a pas les compétences». Mais elle l’avoue, il est difficile de réussir toute seule. «Il faut s’entourer des bonnes personnes. Je ne l’ai pas compris tout de suite mais il faut aussi demander de l’aide. Si j’avais moi-même osé le le faire, je serais peut-être montée encore plus haut aujourd’hui.»
Elle qui rêvait toujours trop grand, balaie d’un revers de main ce syndrome de l’imposteur. «Ce syndrome, c’est très féminin. On ne pose pas cette question aux hommes. Je sais qui je suis, ce que je veux même si je suis grande et blonde. Quand je m’habille le matin je me dis que je peux y arriver.»
Pour la dirigeante, le leadership c’est aussi donner du sens à ses actions. «J‘espère que mes équipes sont heureuses au sein de mon entreprise. Demain il y aura l’intelligence artificielle mais il faut garder le sens émotionnel. Ce n’est pas toujours facile. J’ai récupéré une entreprise qui n’avait pas toujours les valeurs qui me sont chères. Il a fallu beaucoup de formations et on ne peut pas tout gommer. J’y vais «step by step »».
Quand elle a repris la direction de Bérénice, elle s’est aussi demandée ce qu’elle pouvait apporter de plus par rapport aux marques qui existent déjà sur ce même créneau premium, comme Maje ou Sandro. «Comment reconnaître la fille Bérénice ? Dans toutes les campagnes, il y a ces jeunes femmes blondes, hyper cool très parisiennes avec un côté un peu californien. J’ai retravaillé tout le label Bérénice autour de cette « cool girl »». Natacha Bazic a fait imprimer des pins reprenant désormais son slogan «The coolest girl» qu’elle distribue, en gardant elle-même l’espoir de devenir «plus cool». «Il y a des super coachs pour y arriver et j’ai la force de vouloir avancer.»
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