Acheter français n’est pas un luxe mais un choix d’avenir

made in France économie @clesdudigitalAlors que douze fédérations professionnelles du commerce et de l’industrie ainsi qu’une centaine de marques du secteur viennent d’engager une action en justice contre la plateforme en ligne Shein en réparation pour concurrence déloyale, l’Union des Industries Textiles rappelle dans une étude, l’impact massif du «made in France» sur l’économie française.

L’Union des Industries Textiles (UIT) s’est engagée au même titre que onze autres fédérations et 63 entreprises du secteur représentant une centaine de marques et enseignes dans une action judiciaire contre Shein, qu’elles attaquent pour « concurrence déloyale » et  pour « demander réparation des préjudices qu’elles ont subis« . Parallèlement à cette action, l’UIT qui représente 2 400 entreprises exerçant une activité textile en France (filature, moulinage, tricotage, tissage, ennoblissement…) employant 58 550 salariés, a confié une étude à KPMG pour mesurer la contribution du « Made in France » à l’économie française. Ce rapport s’appuie sur diverses sources et mesure avec précision les effets économiques, fiscaux et sociaux générés par chaque euro de chiffre d’affaires en fonction du lieu de production des entreprises textiles. Il est basé sur des données comptables réelles et un échantillon représentatif de 66 entreprises.

Un investissement rentable et structurant

Et ses conclusions sont sans équivoque, selon ses auteurs. «Dans un contexte où la compétition internationale exerce une pression constante sur les prix, le secteur textile français est trop souvent réduit à un seul critère : le coût. L’argument «acheter français coûte trop cher» revient de manière récurrente et sert de justification aux importations. Cette lecture simpliste occulte pourtant l’essentiel : l’impact économique, fiscal et social d’un produit fabriqué sur notre territoire». En quelques chiffres, ce rapport démontre que la production française est «un investissement rentable et structurant, créateur de valeur et de dynamisme territorial.» Acheter un produit fabriqué en France, contribue en effet à créer des emplois, alimenter les recettes fiscales et sociales, stimuler la consommation et générer des retombées directes pour les territoires.

Pour le prouver, trois modèles de production ont été analysés : importateur, mixte importateur et producteur français et enfin modèle d’une production ancrée et intégrée sur le territoire. «Les résultats sont sans appel : une entreprise textile française dont la production est localisée, génère en moyenne 62 % de retombées économiques directes (salaires, sous-traitance, achats locaux), 15 % de retombées fiscales et sociales (impôts, cotisations), 7 % de consommation indirecte soumise à la TVA, soit 84 % de son chiffre d’affaires réinjecté dans l’économie nationale sous forme de retombées économiques et fiscales». À l’inverse, un profil importateur ne génère que 35 % de retombées locales… et un fournisseur totalement étranger n’en génère aucune.

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Atelier de confection Vanderschooten à Nieppe

Intégrer un coefficient d’avantage économique réel

L’UIT profite de ces résultats pour adresser plusieurs recommandations aux acteurs publics : mieux valoriser le retour sur investissement territorial assuré par les entreprises françaises qui soutiennent l’emploi et l’activité locale et le modèle social, renforcer le soutien aux filières industrielles nationales soumises à une concurrence internationale souvent déloyale, pour préserver leur rôle structurant dans les territoires, et enfin intégrer systématiquement les retombées économiques dans les critères d’attribution de la commande publique, afin d’apprécier la valeur réelle d’un produit. Pour cela l’étude propose de faire appel à un nouvel indicateur ou coefficient d’avantage économique réel, qui mesure et valorise les retombées territoriales des offres françaises, bien au-delà du seul prix affiché. «En pratique, un produit importé peut paraitre moins cher, mais il est en réalité jusqu’à 1,8 fois plus couteux pour la puissance publique, puisqu’il ne génère aucune richesse locale ni retour économique pour le pays».

Devant ces chiffres concrets des industriels et défenseurs du made in France réagissent. «Voilà une étude qui éclaire de chiffres précis les décisions que doivent prendre bon nombre d’acheteurs, qu’ils soient publics ou privés. On voit bien que la prise en compte du seul critère prix est une erreur lourde à court, moyen et long terme», estime ainsi Bernard Vanderschooten, dirigeant du groupe Vanderschooten dont les marques (Alexandre Turpault, Essix, À Demain…) bénéficient de la certification «Origine France Garantie». L’industriel basé à Nieppe dans les Hauts-de-France, annonce avoir vendu 3,5 millions de pièces neuves en 2024 et il a massivement investit dans la modernisation, la formation, la réduction de l’empreinte carbone (jusqu’à -30 % de CO₂ pour une parure fabriquée en France selon ses chiffres). «À l’heure des polémiques, il est urgent de remettre le sens et la valeur au cœur des achats. Le made in France n’est pas un luxe, c’est un choix d’avenir, porteur de solutions pour l’économie, l’emploi et la planète» , ajoute le dirigeant qui rappelle que 70 % des Français sont prêts à payer plus cher pour un produit fabriqué en France et que 90 % réclament la transparence sur l’origine.

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