Carré d’artistes se réinvente en mode digital

Temps de lecture : 4 minutes

se réinventer en digitalisant ses process @clesdudigitalCarré d’artistes, fondé pour démocratiser l’art en le rendant accessible à tous, continue de se réinventer en digitalisant ses process et en déployant une stratégie omnicanale.

Il y a un peu plus de vingt ans, Stéphanie Tosi fondait Carré d’artistes pour «révolutionner un marché de l’art», encore inaccessible pour beaucoup. Depuis l’enseigne a essaimé ses galeries d’art en France et dans le monde. Elle en abrite une quarantaine en propre et en franchise, exposants quelques 600 artistes contemporains. La dirigeante qui poursuit l’expansion de son réseau a toujours été passionnée par l’art et la peinture, même si son cursus en école de commerce l’a d’abord orienté vers des fonctions marketing dans un grand groupe alimentaire. «C’est en visitant une exposition dans une église aux Baléares où les œuvres étaient montrées dans des cageots que m’est venue cette idée», raconte Stéphanie Tosi.

La première galerie ouvre au moment du choc du 11-Septembre avec ce concept «un format carré, et un prix» qui a évolué depuis avec une proposition de huit formats. D’autres inaugurations vont suivre malgré ces débuts chaotiques. Les œuvres uniques sont sourcées auprès d’artistes sélectionnés. «Nous retenons dix à quinze artistes par mois et devenons leur agent. Le plus compliqué n’est pas de les trouver mais de les structurer. Nos galeristes deviennent des curateurs d’art, des coachs». A la différence des galeries plus traditionnelles, l’enseigne a adopté le modèle du retail, en mesurant le trafic des points de vente (avec les systèmes de comptage de TC Group Solutions), leurs taux de transformation, des indicateurs clé.

se réinventer en digitalisant ses process @clesdudigital
Stéphanie Tosi

Le site internet lancé en 2007 avec Prestashop n’était pas une priorité au départ. «Au début nous misions essentiellement sur nos galeries pour susciter l’envie, expliquer les œuvres. Il nous semblait difficile de retranscrire cette expérience sur le digital», souligne Stéphanie Tosi. Le catalogue en ligne y est au début de moins bonne qualité car les œuvres y sont moins renouvelées, moins abouties que dans les galeries. «C’est pour cette raison aussi que nous sommes passés à l’omnicanalité».

Un vaste plan de transformation

Après l’échec de l’implémentation d’un premier ERP, et après avoir constaté que le site  e-commerce réalise des ventes malgré tout, décision est prise de recruter un responsable pour le gérer et en faire «un puissant outil de communication ». La crise sanitaire et quelques bugs à répétition vont accélérer la refonte et la modernisation du SI. Le chef de projet, Mathieu Naji,  issu de Kaporal, prend alors les choses en main alors que 90% des points de vente ont été contraints de fermer. Carré d’Artistes ne cherche pas seulement un CMS ou système de gestion de contenu. Il s’agit «de transformer toute la société». Après consultation de plusieurs éditeurs et du comité de direction c’est finalement Solusquare qui est chargé du projet. «La relation humaine, les témoignages de leurs clients et leur désir de participer à l’aventure a joué».

Pour l’éditeur, c’est un peu une première car il s’agit assembler un projet de A à Z, de remplacer l’ERP défaillant. Si un système de gestion des stocks et des fournisseurs  (les artistes) est déjà en place, il  faut aussi déployer un portail pour qu’ils puissent eux-mêmes accéder à leurs ventes, changer des visuels, mettre des tags. « Solusquare nous a accompagnés sur tous les sujets de la digitalisation, pas seulement e-commerce mais aussi sur le déploiement des m-Pos en magasin. Nous proposons plus de 100 000 références en ligne et la majeure partie des produits  doivent être bien renseignés par les galeries ou les artistes. Il a fallu simplifier les structures de bases des données produits. Quand une modification était apportée, il fallait que ce soit pour tous les pays. Aujourd’hui, la plupart des artistes consultent régulièrement le portail et sont devenus addicts».

se réinventer en digitalisant ses process @clesdudigitalUne prochaine marketplace

D’autres projets sont sur le feu comme la création d’une marketplace où les artistes pourront déposer leurs œuvres. «Nous pouvons aller plus loin dans notre business. Nous avons structuré l’entreprise et affichons une croissance à deux chiffres hors ouvertures de galeries». De nombreuses taches effectuées auparavant manuellement ont été automatisées. Une œuvre qui n’est pas visible dans une galerie peut désormais être proposée, vendue par l’ensemble du réseau. Toutes sont désormais visibles en ligne. Des emballages spécifiques ont été conçus pour les huit tailles de colis standardisés et peuvent être envoyés par chaque galerie. «Toutes les données sont centralisées et les calculs des rétrocessions pour les galeries, les artistes, sont automatisés. Tout est transparent». Le dépôt e-commerce est supprimé et les œuvres sont désormais stockées dans les galeries les plus grandes comme à Marseille.

se réinventer en digitalisant ses process @clesdudigitalQuelques 120 personnes en interne utilisent aujourd’hui les outils de Solusquare Commerce Cloud. « La digitalisation donne des ailes à tout le monde. Mais aujourd’hui nous sommes plutôt dans une phase d’optimisation car cela fait trois ans que nous vivons un développement soutenu et j’avais sous-estimé la conduite du changement».

L’entreprise s’est dotée d’autres outils comme Contentsquare pour les analyses des parcours en ligne et elle s’appuie sur Brevo (nouveau nom de Sendinblue) pour le CRM. Le réseau continue quant à lui de s’étendre avec des récentes ouvertures à Colmar et Grenoble et d’autres bientôt à Versailles et Montréal. Le site de vente en ligne pèse 10% du chiffre d’affaires mais il est avant tout considéré comme un outil de drive-to-store et comme l’un des trente points de contacts des consommateurs avec la marque.

Je souhaite lire les prochains articles des Clés du Digital, JE M’INSCRIS A LA NEWSLETTER

Les Clés du Digital est le média de la transformation digitale = 100% indépendant, 0% pub. Tous nos articles sont exclusifs.
Je peux commander le PDF de cet article

Je soutiens la presse, JE M’ABONNE

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*