Delphine Chorenslup : rendre accessibles de belles marques

Temps de lecture : 4 minutes

réunit toutes les compétences acquises @clesdudigitalRécemment nommée directrice générale de Beauté Privée, Delphine Chorenslup réunit dans ses nouvelles fonctions toutes les compétences qu’elle a acquises au cours de sa carrière professionnelle.

Dans sa jeunesse, Delphine Chorenslup a baigné dans l’univers de la mode avec ses parents à la tête de plusieurs boutiques de prêt-à-porter et avec son grand-père cordonnier. «Mais je n’avais pas vraiment de role model. J’avais un esprit créatif et l’envie de rejoindre le monde de l’entreprise», raconte Delphine Chorenslup. Tout juste nommée directrice générale de Beauté Privée, elle revient sur ce parcours qui l’a conduit de manière assez logique aux fonctions qu’elle occupe aujourd’hui. «Une bonne partie de ma famille était dans le commerce, où le retail comme on le nomme aujourd’hui. J’en ai gardé une sensibilité à la relation client».

Après des études à la Sorbonne, un DESS en marketing direct, elle rejoint l’agence Publicis Direct qui fusionnera bientôt avec d’autres agences du groupe au sein de Publicis Dialog. Et son premier client s’appelle alors le Club des créateurs de beauté. Créé en 1987 en plein boom de la vente par correspondance, ce catalogue, filiale de L’Oréal, qui commercialise des produits signés Agnès B. ou encore Cosmence stoppera son activité en 2013. «Dès le départ, je suis intervenue sur des sujets liés au CRM, aux programmes de fidélité».

Avec son profil «new business», elle enchaine ensuite plusieurs jobs au sein d’agences, fait ses premiers pas dans le digital au sein du Groupe D! puis arrive chez Consodata, un groupe spécialisé dans les bases de données comportementales et qui est à l’époque l’un des leaders de la donnée client. Responsable de la stratégie de données et du développement commercial pour les comptes de marques de grande consommation, du luxe et de la mode puis directrice des ventes FMCG (Fast-Moving Consumer Goods) et Luxe membre du Codir, elle accompagne les marques dans la collecte de données en ligne et en physique et assiste aux débuts du couponing on line. «J’ai beaucoup appris et eu l’envie de me plonger dans le digital», se souvient Delphine Chorenslup qui est alors «chassée» pour prendre un nouveau poste de senior manager chez Fullsix.

«J’ai été recrutée pour mes compétences CRM et data qui leur manquaient. C’était une grande agence indépendante, avec une culture d’entreprise forte, portée par des managers qui avaient grandi ensemble, et qui a ensuite été rachetée par Havas». Pour la responsable qui ne vient pas du digital, la symbiose n’est pas toujours simple. Il faut apprendre vite dans un univers aussi plutôt masculin et tech. «J’apportais un autre regard», relate Delphine Chorenslup qui sera pendant un temps la seule à porter une robe au sein du comité de direction. Mais elle y fera de belles rencontres qui ont marqué sa vie, à commencer par Marco Tinelli, le fondateur de Fullsix, Anne Browaeys qui deviendra plus tard directrice général du Club Med ou encore Mailine Swildens, aujourd’hui chez Google.

réunit toutes les compétences acquises @clesdudigitalAu cœur de l’innovation chez Guerlain

Elle quitte ensuite l’agence pour faire une pause dans sa vie professionnelle et avoir un enfant en recourant à une PMA. Elle s’y consacre pleinement, met au monde son garçon et reprend le chemin de l’entreprise dès 2010 en croisant cette fois Guerlain qui, après avoir ouvert un poste pour le CRM veut lancer son activité e-commerce. Le projet est ambitieux mais il faut commencer par bâtir une stratégie durant six mois puis convaincre le Comex. «C’était autant un projet e-commerce qu’un projet de transformation. En agence j’avais été habituée aux temps courts. Ici le rythme n’était pas le même». Il faudra d’ailleurs attendre 2012 pour que le site de vente en ligne voit le jour. «J’ai travaillé avec tous, le service IT en interne, la finance, la logistique, avec des agences, réécrit le catalogue, participé à la création de produits exclusifs et personnalisés, monté le programme de fidélité qui devait être le même qu’en boutique, recruté une directrice e-commerce puis fait grandir les équipes pour les faire passer à quinze personnes».

Elle restera dix ans dans la maison et la quitte après avoir été promue au poste de responsable de la transformation numérique, de l’expérience omnicanale et de l’innovation au niveau mondial. Sous son impulsion, Guerlain a notamment été la première marque de son univers à s’exposer sur la plateforme chinoise TMall. «Je ne m’étais jamais ennuyée. D’autant que j’ai fini par porter des sujets d’innovation car on ne sait pas bien représenter le parfum sur le digital. Nous avons réalisé, par exemple, des podcasts en 2018 sur comment travailler la mémoire olfactive, en recueillant des souvenirs et en racontant des histoires. C’était passionnant. C’est aussi à cette période que j’ai vraiment plongé dans l’univers de la beauté».

Alors que que la crise sanitaire ralentit ces sujets d’innovation et qu’elle commence à s’ennuyer avec son esprit un peu aventureux, on la contacte pour prendre un poste de CDO chez Boticinal, un groupement de pharmacies et de parapharmacies qui a lancé un projet de digitalisation. Mais l’arrivée des tests et des vaccins anti-covid vont monopoliser les activités. Il y a d’autres urgences. Delphine Chorenslup y reste un peu moins de deux ans. L’expérience néanmoins est instructive. «J’ai beaucoup appris sur les réseaux de distribution dans le retail». Enfin, elle est à nouveau chassée pour cette fois prendre le poste qu’elle occupe depuis septembre dernier chez le pure player Beauté Privée, propriété du groupe Showroomprivé. «A ce poste je réunis toutes mes compétences. Je travaille sur des belles marques que l’on rend accessibles à travers des ventes événementielles. Il y a encore beaucoup de choses à faire pour satisfaire nos cinq millions de membres, améliorer le parcours client, redéfinir la proposition de valeur, optimiser le CRM et animer les réseaux sociaux».

Membre du Comex du groupe et entourée d’une quarantaine de personnes sans compter toutes les équipes de Showroomprivé, soit 1100 personnes, elle est aujourd’hui «comblée». «J’aime construire. Il faut être capable de se remettre en question», explique la dirigeante qui trouve le temps de dispenser des cours pour des étudiants en première année à Dauphine et de bénéficier ainsi en retour de leur «vision sur le marketing». Mais sa priorité dans cet emploi du temps serré est de se consacrer à son rôle de maman d’un jeune ado. «Mon fils, mon travail et des voyages, et peu de temps pour méditer !», avoue la dirigeante.

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