Draeger Paris se transforme pour attirer de nouveaux talents

Temps de lecture : 5 minutes

évoluer son modèle d’entreprise verticale @clesdudigitalL’historique maison Draeger Paris se dote d’un nouveau siège aux allures de start-up et fait évoluer son modèle d’entreprise verticale vers une organisation plus horizontale.

L’entreprise familiale spécialisée dans la fabrication et la vente de cartes, d’articles de décoration et de cadeaux, fondée en 1886, a commencé sa mue en 2017 en déménageant son siège parisien situé près de la gare de Lyon dans de nouveaux locaux totalement modernisés rue de Mogador. Les espaces aménagés par le spécialiste du mobilier et de l’agencement Herman Miller ont été totalement redessinés en fonction de leurs usages, entrainant une nouvelle manière de travailler et d’échanger pour l’ensemble des collaborateurs. Une véritable révolution pour l’entreprise qui emploie aujourd’hui 300 salariés dont une cinquantaine à Paris. « Nous nous sommes demandés comment les locaux pouvaient nous ancrer dans la transformation, comme stopper les échanges « ping pong », quand huit emails se transfèrent sur le même sujet et que personne ne s’y retrouve », explique Olivier Draeger.

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Olivier Draeger

Nouveaux outils collaboratifs

Pour embarquer ses troupes, le dirigeant, patron de l’entreprise et issu de la cinquième génération, a nommé des ambassadeurs et constitué huit groupes de réflexion chargés de déterminer les activités et usages de chacun des espaces. Un lounge pour les rencontres et la convivialité, des espaces Agora pour parler et répondre aux appels entrants et « brainstorm » pour l’idéation et la réflexion, des zones de silence pour se concentrer sur des dossiers et pour ceux qui ne sont pas à l’aise dans les open space, des zones pour concevoir et co-créer, des « call box » pour les appels téléphoniques en tranquillité, un local pour la sieste ont ainsi été imaginés. Un Lab a également été installé pour créer des prototypes et maquettes. Avec ces bureaux « flex office »aussi innovants que ceux d’une start-up, plus personne y compris le dirigeant n’ont de postes fixes. « Il a fallu repenser toute l’organisation et structurer chaque journée de travail en la séquençant. La tache n’a pas été simple. Mais cette nouvelle organisation nous a permis de faire des réunions plus courtes, améliorer les échanges informels et la qualité de la relation. L’idée est de ne plus être figés ». De nouveaux outils collaboratifs comme Skype ont été mis en place. « Dans un second temps, nous déploierons d’autres solutions de travail en réseau comme Teams ou Yammer. Nous lançons aussi une réflexion pour voir si les nouveaux usages de ces espaces sont bons. C’est un processus d’évolution constante ». La plupart des salariés ont adhéré à cette nouvelle organisation. « Seuls deux ou trois sont partis », assure le dirigeant qui grâce à cette transformation veut rester attractif, fidéliser les équipes, fluidifier la communication et favoriser la transversalité. « Ce nouvel espace incarne la marque et la vision de l’entreprise. Nous sommes une PME en pleine transformation et nous devons faire plus d’efforts pour attirer des talents sur un marché de la carterie qui n’était pas forcément attractif il y a deux ou trois ans. L’espace a aussi été pensé pour faire venir nos clients ». Juste à côté de ce nouveau siège, un pop-up store a ouvert pour faire découvrir la diversité d’une offre, dialoguer en direct avec les consommateurs et rencontrer les acheteurs professionnels.

@clesdudigital25 millions de produits expédiés chaque année

L’entreprise a grossi aussi par acquisition avec les rachats des sociétés Yvon, de La Carterie détentrice de la licence Hallmark en 2011, de l’inventeur du « Home Stickers » Nouvelles Images en 2012. Elle propose aujourd’hui un large assortiment fortement saisonnier (40% de son chiffre d’affaires est réalisé en octobre–novembre) de calendriers, papiers cadeaux cartes de vœux, stickers muraux, bijoux soit 15 000 références.  Chaque année, 25 millions de produits sont expédiés jusqu’au Japon pour remplir les rayons de magasins aux profils très hétérogènes, des magasins spécialisés culture, jouets, maison, en passant par les indépendants, soit près de 9000 points de vente dans une cinquantaine de pays. Les produits sont préparés dans un entrepôt moderne de près de 10 000 m2 près de l’aéroport Charles-de-Gaulle, équipé d’un logiciel d’entrepôt maison, tandis qu’un autre site de production plus petit est réservé aux produits de luxe et à la dorure sur tranche près d’Orly. « Près de 80 000 commandes sont préparées et expédiées à « J plus Un » depuis cet entrepôt entièrement couvert en wifi. Les opérateurs sont équipés de terminaux portables pour leur parcours de picking. C’est un métier d’épicerie qui reste très manuel », souligne Olivier Draeger.

évoluer son modèle d’entreprise verticale @clesdudigitalDigitalisation de la force de vente

Les 120 commerciaux qui effectuent 70 000 visites par an dans les magasins, sont équipés de tablettes avec le logiciel développé par Viviativ pour les prises de commandes. « Historiquement, l’entreprise a toujours montré une appétence pour les innovations technologiques. Mon arrière-grand père partait déjà aux États-Unis pour chercher les dernières techniques d’impression. Nous avons été les premiers à être équipés d’un scanner numérique », rappelle Olivier Draeger. Dès son arrivée à la tête de l’entreprise, le dirigeant a continué dans cette voie en dotant les commerciaux de tablettes tactiles. Les outils développés sur-mesure ont été progressivement remplacés par des solutions du marché. Après le déploiement en 2017 de la solution B2B mobile CRM Aquarelle Moovapps de l’éditeur Visiativ pour gérer 80 000 commandes, l’entreprise déploie le portail de services Moovapps du même éditeur pour que les distributeurs assurent leurs réassorts et consultent le catalogue. La solution est reliée à l’ERP de GFI Informatique et en janvier prochain, la force de vente de la filiale espagnole de Draeger sera elle-même équipée de la solution Aquarelle Moovapps intégrant les spécificités du marché comme le regroupement par prix. « La digitalisation de notre force de vente avait deux priorités absolues, faciliter et fluidifier le travail administratif de nos commerciaux dans les magasins, avec ou sans connexion internet, afin qu’ils se concentrent sur leur cœur de métier, la vente et les conseils »  souligne Delphine Faucon, DSI de Draeger Paris.

Une site e-commerce B2C a été créé sous Prestashop et propose 4000 à 5000 produits à une clientèle dont le panier moyen s’élève à 15 euros. « Nous avons lancé une nouvelle version l’an dernier. C’est un métier très chronophage qui consomme beaucoup de cash. Mais les comportements d’achat ont changé et l’univers de la décoration a basculé en ligne. Les linéaires des distributeurs sur ce marché se sont réduits. Nous avons une équipe en interne pour booster notre présence sur le web, sur les réseaux sociaux en particulier sur Instagram et nous nous appuyons aussi sur les commerçants revendeurs qui ont du trafic mais l’e-commerce est un métier très difficile. Il faut trouver les bonnes compétences. De plus nous sommes sur un marché où la loi des 20-80 n’existe pas ». Les articles sont aussi vendus sur les marketplaces. L’objectif de l’entreprise est de continuer à décliner de nouveaux produits tout en prônant une démarche sociale et environnementale, avec une réduction des plastiques et plus de production « made in France » en gardant des prix accessibles à tous. 80% des papiers qu’elle utilise sont déjà certifiés FSC (Forest Stewardship Council), un label garantissant la gestion durable des forêts.

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