La technologie est devenue un levier stratégique incontournable pour les grandes maisons de luxe européennes et plus d’un tiers déclarent disposer largement des compétences technologiques nécessaires pour mettre en œuvre leur stratégie, les dépenses devaient augmenter dans les prochaines années.
Le luxe devrait augmenter ses dépenses technologiques dans les prochaines années. En moyenne, selon la 4ème édition de leur rapport «Luxe et Technologie»menée par Bain et Company et le Comité Colbert qui s’appuie sur une enquête quantitative et des entretiens réalisés auprès des dirigeants des principaux acteurs européens du luxe, les acteurs du secteur consacrent 3,1 % de leur chiffre d’affaires annuel à la technologie, englobant les coûts d’exploitation, les investissements (CapEx) et les charges de personnel. Cette moyenne cache des écarts conséquents entre les acteurs, dont les dépenses peuvent varier de 1,9 % à 5,5 % des revenus, selon ce rapport.
La tendance est à la hausse des investissements : 60 % des maisons et groupes prévoient en effet une augmentation d’au moins 5 % de leurs dépenses dans les 2 à 3 prochaines années, dont 28% qui anticipent même une majoration de plus de 10%. Parmi les principaux facteurs de cette accélération figurent les besoins d’investissement dans l’intelligence artificielle, la cybersécurité et la modernisation des systèmes.
Les groupes de luxe consacrent encore une part plus importante de leurs investissements de «change» (visant à moderniser en profondeur l’infrastructure technologique et/ou à porter une véritable transformation) aux initiatives axées sur la relation client : 40 %, contre respectivement 32 % et 36 % dans la distribution et les biens de consommation. À l’inverse, le luxe consacre une part plus faible de ses dépenses de «change» à la technologie d’entreprise, aux données et à l’IA : seulement 21 %, contre respectivement 26 % et 36 % dans les secteurs des biens de consommation et de la distribution.
Plus de recours à des prestataires externes
Pour les auteurs du rapport, il reste encore une importante marge de manœuvre pour optimiser les dépenses technologiques. «Notre étude suggère que certains directeurs des systèmes d’information du secteur du luxe ne disposent pas d’une vision suffisamment claire de ces priorités stratégiques globales et de leur articulation avec la fonction technologique, notamment dans les maisons ou groupes où le directeur général n’est pas un moteur de la transformation technologique.» Et quand le directeur général est moteur, d’autres besoins sont exprimés par les DSI dont un «soutien clair et constant aux initiatives technologiques» pour 43% des répondants, et un budget plus important (pour 29%).
Pour sa transformation technologique, le luxe recourt davantage à des prestataires externes que d’autres secteurs : ce pourcentage est de 68% à comparer aux 46% pour le secteur de la distribution et de l’e-commerce.
Par ailleurs les DSI dans le luxe sont moins susceptibles de siéger au comité exécutif que leurs homologues d’autres secteurs plus mûrs technologiquement (35% contre 83% pour le secteur de la distribution).
«À mesure que l’industrie gagne en maturité technologique, un partenariat renforcé entre direction générale et direction technologique sera également déterminant», notent les auteurs du rapport. 85 % des directeurs généraux estiment que la technologie est importante pour la mise en œuvre de leur stratégie, et 8 % la jugent même critique. Par ailleurs, plus des trois quarts des directeurs généraux et directeurs de systèmes d’information interrogés considèrent la technologie comme une fonction stratégique, pleinement intégrée dans les décisions-clés de leur entreprise. Mais seulement 37 % estiment disposer aujourd’hui largement des capacités technologiques et des données nécessaires pour mettre en œuvre leur stratégie.
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