Laetitia Carle : un profil financier au service des enjeux climatiques

Temps de lecture : 4 minutes

la gestion de la stratégie bas-carbone @clesdudigitalAprès une riche expérience dans l’univers de la banque, Laetitia Carle a été nommée chief of staff de Greenly, une start-up qui accompagne les entreprises dans la gestion de la stratégie bas-carbone.

A défaut de choisir un métier, Laetitia Carle a su très tôt quelles études elle ne voulait pas suivre. Cette douée en maths ne s’imaginait pas faire une école d’ingénieur – «trop scientifique et pas assez business» – ni une prépa – «trop contraignante» – pour poursuivre dans une école de commerce. Mais elle a eu la chance de bénéficier des conseils de sa maman chasseuse de tête qui l’oriente vers Dauphine. Avec son bon dossier, sa détermination et son ambition, la voila sélectionnée pour intégrer la prestigieuse université pour un parcours en économie et gestion. Un cursus «riche» où elle aborde aussi d’autres matières comme la sociologie, et qui va la conduire à opter pour la finance, qu’elle «va adorer». Son choix est fait : elle se passionne pour les fusions-acquisitions et entame un premier stage chez Messier Maris & Associés avant d’en poursuivre un autre dans le domaine du Private Equity cette fois chez Aquiline Capital à New York. Pendant son année de césure, elle voyagera entre la Corée, Hong Kong et Londres et terminera son master à Londres à The London School of Economics and Political Science (LSE). «Je me sentais plus à l’aise dans le secteur plus dynamique et plus jeune des fusions acquisitions», raconte Laetitia Carle.

Son intérêt pour le sujet l’amène chez Rothschild où elle passera six mois et chez d’autres spécialistes du secteur avant qu’elle ne soit recrutée chez Morgan Stanley. «Comme dans la tech, ce milieu de la finance est très masculin. Mais j’ai eu la chance de passer plusieurs années chez Morgan Stanley qui applique une tolérance zéro sur ces sujets. Les petites blagues de vestiaires n’y ont pas lieu d’être». Dans cette banque américaine, Laetitia Carle intervient sur les marchés de la techno, du software, de la cybersécurité et des fintechs. «Je ne réalisais des deals que dans cet univers, soit une quinzaine en trois ans, car la tech grossit vite. J’avais déjà une appétence pour ce milieu». Elle interviendra notamment dans les levées de fonds de Mano Mano, Avast et de Trustpilot qui a engagé l’opérateur pour l’aider dans cette démarche avant son entrée en bourse. «Cette expérience m’a apporté de nombreuses connaissances dans le domaine stratégique car il est important de savoir pourquoi une entreprise réussit, comment la piloter, quels sont les bons indicateurs de performance».

Cap sur le programme Entrepreneur First

la gestion de la stratégie bas-carbone @clesdudigitalMais après ces trois années, Laetitia Carle a envie d’autre chose et surtout le désir d’entreprendre. «A force de discuter avec des entrepreneurs comme avec les fondateurs de Mano Mano, j’éprouvais le désir de créer ma boite. Je n’avais pas d’idée mais j’avais l’énergie». Elle rejoint le programme Entrepreneur First à Station F. Fondé au Royaume-Uni, celui-ci mise sur les talents plus que sur les projets et réunit de futurs entrepreneurs qui cherchent des idées en binôme et qui pourront présenter leur business plan à un parterre d’investisseurs. «C’est un programme intense de trois mois pendant lequel j’ai pu bâtir trois projets avec mon partenaire. Mais nous nous sommes rendus compte que notre MVP (Minimum Viable Product, ndlr) ne fonctionnait pas même après avoir fait pivoter note modèle. Nous nous sommes séparés et j’ai tenté l’aventure en utilisant cette méthode avec une autre personne. Mais cette fois, notre duo, pas assez complémentaire, ne marchait pas non plus. Cette période de huit mois n’a pas été facile. Je voulais créer une entreprise pour la voir grandir mais il me manquait cette capacité d’exécution». La crise sanitaire qui bat son plein lui fait prendre un peu plus conscience aussi de la crise écologique. «J’étais déjà sensibilisée à ces problèmes. Chez Morgan Stanley je me battais pour que l’on privilégie les fontaines à eau plutôt que les bouteilles en plastique. J’ai commencé aussi à manger moins de viande, à opter pour de l’électricité verte. Dans cette idée d’entreprendre, les critères ESG étaient primordiaux».

la gestion de la stratégie bas-carbone @clesdudigitalElle commence alors à s’intéresser aux entreprises de la green tech, aidée aussi par sa sœur qui vient de boucler une thèse sur la « tech sustainable », discute avec les investisseurs qu’elle connait. L’un d’entre eux lui conseille de rencontrer Greenly. Fondée par Alexis Normand et Matthieu Vegreville, avec Arnaud Delubac, la jeune pousse permet aux entreprises de mesurer leur bilan carbone afin de réduire leurs émissions. Elle a levé 21 millions d’euros en avril dernier. «Ils recrutaient pour un poste de CFO. J’ai envoyé une message à Alexis Normand sur Linkedin pour capter son attention. Quand nous nous sommes rencontrés je lui a expliqué que je souhaitais un rôle plus transversal et dans le management. Nous avons appris à nous connaitre et avons vu que nous étions complémentaires».

Nommée au nouveau poste de chief of staff en juillet dernier, bras droit du CEO, elle endosse désormais des missions variées et transversales, tant opérationnelles que stratégiques. Cela inclut la gestion de projets et partenariats, la structuration de la croissance à travers l’établissement de procédures ainsi que la gestion des relations avec les investisseurs existants et futurs. «Nous sommes très orientées vers les PME et voulons aussi viser les grands comptes». Ses nouvelles missions la comblent. «C’est justement ce que je voulais faire quand le souhaitais créer mon entreprise», se réjouit la responsable qui garde un peu de son temps pour s’adonner à quelques autres «petites passions», comme imaginer de nouveaux plats culinaires avec son compagnon, jouer au backgammon et pratiquer le golf à la belle saison. Mais c’est surtout la navigation à la voile, apprise dès son plus jeune âge à l’ile de Ré qui l’anime. «Année après année, je suis passée des plus petits dériveurs à des catamarans de plus grande taille. Ensuite, j’ai obtenu mes permis bateaux côtier et rivière pour pouvoir naviguer sans limite en vacances avec des amis».

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