A la tête de Shopify en France, Lara Rosquët participe activement au développement de cet éditeur en plein essor qu’elle a découvert eu Canada.
Elle a grandi entourée de «pleins de modèles», se rêvait médecin comme sa tante ou cheffe d’entreprise tandis que sa sœur jumelle se voyait présidente de la République. Mais en grandissant Lara Rosquët, qui dirige aujourd’hui Shopify en France, a préféré suivre un parcours généraliste et se laisser le choix. Bonne élève, intéressée par les humanités comme la philosophie, elle suit une prépa au lycée Carnot avant d’intégrer l’EM Lyon. «La dimension internationale et entrepreneuriale de cette école, la possibilité de faire des échanges et des stages m’ont tout de suite plu», se souvient Lara Rosquët.
Premiers pas dans le CRM et l’e-commerce
Dès la première année, elle part à Londres pour un stage Fusions Acquisition à la BNP puis fait une césure et rejoint Amazon. «J’ai commencé à toucher du bout des doigts la technologie, le contrôle de gestion et j’ai pu comprendre comment Amazon gérait son assortiment, ses fournisseurs. C’était un bon poste d’observation». Son stage de fin d’études qu’elle passera chez Rocket Internet, renforce encore un peu plus son expérience en matière de CRM digital. «Je travaillais pour Kaymu (fusionné depuis avec Jumia). En phase d’amorçage, il se déployait alors en Afrique du Nord et au Niger. J’ai contribué à la construction de la base clients, du programme de fidélité». Un poste lui est proposé. Mais elle hésite. «J’avais besoin d’être dans un environnement plus structuré. Je ne me sentais pas encore prête, pas assez armée pour remplir les missions qui m’étaient attribuées». Le renforcement de ses compétences et l’organisation dont elle a besoin, elle va les trouver chez Kurt Salmon (Accenture). Elle sera consultante dans l’équipe Consumer good et retail dans ce cabinet pendant près de deux ans.
Première rencontre avec Shopify à Toronto
«Ce qui m’anime c’est le changement, entre l’opérationnel, la stratégie. Kurt Salmon me donnait cette expérience. C’était un vrai changement de culture et cela m’a permis en quelque sorte de prolonger ma formation en école de commerce, de disposer d’une boite à outil». Son aventure va se poursuivre avec son conjoint à l’étranger. «Nous avons démissionné de nos postes respectifs pour partir au Canada. Mon mari est passionné par l’histoire québécoise. Quant à moi, je suis plutôt d’un milieu anglo-saxon. Nous avons opté pour Toronto et c’est là que j’ai découvert Shopify deux mois après notre arrivée». L’entreprise colle bien à son expérience dans la tech et le commerce et elle est alors en phase de déploiement rapide. Lara Rosquët intègre l’équipe partenariats et se forme au produit. «C’était un gros challenge d’apprentissage car l’offre est sophistiquée et il fallait travailler en anglais avec toutes les nuances culturelles. Mais l’équipe canadienne m’a portée».
Nouer de nouveaux partenariats en France
De nouvelles business units sont créées, pour le BtoB et les marketplaces. Lara Rosquët va travailler avec le VP Growth, mettre en œuvre de nouveaux partenariats comme avec un spécialiste du dropshipping Oberlo, une startup lituanienne rachetée par Shopify. Quand elle rentre en Europe, son retour coïncide avec la stratégie de développement de l’éditeur canadien. «J’ai rejoint l’équipe d’Émilie Benoit-Vernay pour gérer les partenariats en France, en particulier sur le segment des intégrateurs qui représentaient un levier de développement pour l’éditeur». C’est un travail d’équipe, fait de rencontres avec les marchands. «Comme nous travaillons tous à distance et en autonomie, cela nécessite beaucoup d’échanges, de discussions, d’initiatives». Près d’un tiers des clients de Shopify sont aujourd’hui basés en Europe. L’essor a été rapide et l’entreprise se transforme à la vitesse grand V.
Un rôle de business angel
Quand Lara Rosquët qui a accouché de jumeaux revient de son congé maternité, elle élargit ses missions à l’Europe puis devient «head of EMEA strategic alliances and DACH partnership». Il s’agit de développer des alliances stratégiques avec de grands partenaires comme Google ou Mirakl au niveau européen. Enfin en janvier dernier, elle est nommée country manager France de Shopify. «C’est un rôle diversifié, qui englobe les ventes, le SAV, le marketing… Il s’agit de consolider les équipes, de faire travailler les gens ensembles. Je suis fière de contribuer à l’économie locale, d’animer les équipes, de favoriser les synergies entre les différents métiers. Le travail à distance est un challenge au quotidien. Il faut être vigilant, encore plus tournée vers les autres, créer des routines mais il met aussi tout le monde sur un pied d’égalité». Des«meet up» sont régulièrement organisés pour que les employés se rencontrent et échangent. «J’apprécie cette flexibilité», avoue Lara Rosquët qui inscrit ses nouvelles missions dans la durée. Maman occupée, elle donne aussi de son temps à son collectif business angels qui investissent dans des startups. «Avec huit amis qui avaient envie d’accompagner des entrepreneurs nous avons créé Prim’Invest. Nous rencontrons des fondateurs. Je suis de nature curieuse et c’est aussi un moyen de découvrir de nouveaux secteurs», affirme la dirigeante qui a eu la chance elle-même de rencontrer «des leaders» qui lui on fait confiance à l’instar de Bruno Roldan, VP of Growth de Shopify ou encore de Emilie Benoit-Vernay, aujourd’hui directrice des partenariats EMEA de Shopify.
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