Le commerce spécialisé s’attend à une croissance du chiffre d’affaires au mètre carré portée par la hausse du panier moyen plus que par la hausse du trafic dans les magasins.
Le niveau des loyers est le premier problème pour les enseignes du commerce spécialisé aujourd’hui, pointé par 80% des dirigeants. Bien devant la baisse du trafic dans les magasins (68%), les problèmes de recrutement (50%) et les coûts d’exploitation autres que les loyers (43%). L’enquête réalisée par Procos, la fédération du commerce spécialisé, avec Diamart Consulting auprès d’une quarantaine de dirigeants, révèle que la concurrence des pure players dont les plateformes chinoises, n’est pas leur préoccupation majeure, citée seulement dans 10% des réponses. Pas plus que la baisse du panier, conséquence de la baisse du pouvoir d’achat, apparaissant dans 8% des réponses – contre plus de 60% des retailers ayant vu le panier moyen plutôt en hausse. «Leur principal défi c’est l’effet de ciseaux entre hausse des loyers et baisse du trafic», constate la fédération.
La baisse du trafic justement, est un mal que les retailers espèrent conjurer dans les années à venir. Ils sont 60% à déclarer une baisse, voire une forte baisse du trafic dans les dernières années. Mais ils ne sont que 33% à craindre la poursuite de la baisse dans les cinq années à venir. Et à peu près autant, à espérer une hausse du trafic. Excès d’optimisme ? La fédération préfère parler d’un optimisme prudent.
Un peu d’optimisme pour l’avenir
Le chiffre d’affaires au mètre carré devrait bénéficier de cette hausse attendue du trafic. Il était en baisse ces dernières années pour 38% des interrogés. Désormais près de 48% l’attendent en hausse durant les années à venir, contre 13% qui craignent la poursuite de la baisse. Le panier moyen devrait contribuer à cette amélioration des résultats, pour la moitié des retailers. «La hausse du CA/m2 restera portée par le panier plus que par le trafic… avec les risques que cela comporte à terme ! », alerte la fédération.
Portés par cet optimisme, les retailers se mettent à espérer. Pour deux tiers d’entre eux (67%), le résultat Ebitda devrait augmenter dans les années à venir. Il n’avait réellement augmenté que pour 40% des interrogés durant les dernières années. On croit entendre un discours réservé aux investisseurs. Et qui n’est pas entièrement partagé par Procos : «Les retailers sont confiants sur l’évolution de leur Ebitda, qui augmenterait bien plus que les volumes. Cela peut sembler optimiste dans un contexte de consommation morose. À tout le moins, cela passera par une très stricte maîtrise des charges».
Parmi les priorités du développement pour les années à venir, les retailers mettent en avant le développement du parc en France, pour 70% des réponses. Et 23% misent sur le développement à l’étranger. Pour ces projets d’accélération, ils sont nombreux à privilégier «des magasins plus compacts pour préserver le maillage et la proximité». La hausse de loyers déjà mentionnée, doit y peser aussi. La rationalisation est le maitre mot quasiment pour tous les dirigeants.
Le renforcement de la marque est une priorité pour la moitié des interrogés. L’expérience et la relation clients sont citées parmi les priorités par un tiers (35%), tout comme le e-commerce et l’omnicanal. La data et l’IA, par 25%, le recrutement par 23%, suivi de la supply chain et le sourcing, pour 20%. Seuls 15% citent la RSE et la durabilité parmi ses priorités. Preuve que ces concepts ne font pas encore partie des habitudes. C‘est aussi le constat de Procos : «Les prochaines priorités, outre l’expansion, sont le marketing (la marque, l’expérience), devant le digital et le data. La RSE est sacrifiée».
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