En difficulté, le pionnier du e-commerce Farfetch est racheté par le sud-coréen Coupang

Temps de lecture : 3 minutes

Coupang prévoit d'acheter Farfetch @clesdudigitalLe géant du commerce électronique Coupang prévoit d’acheter Farfetch dans le cadre d’une transaction qui fournira au distributeur de mode de luxe en ligne un capital de 500 millions de dollars pour rester en activité.

Farfetch «sauvée par une application sud-coréenne», titre la presse économique. La boutique en ligne de produits de luxe est en passe d’être rachetée par le groupe Coupang. Le spécialiste du commerce en ligne a dévoilé lundi 18 décembre dans un communiqué son projet de reprise de la plateforme pionnière du commerce électronique fondée en 2007 par l’entrepreneur portugais José Neves. Elle a accepté de prêter 500 millions de dollars, d’acheter les actifs et de retirer de la cote les actions de la plateforme de mode en difficulté.

Surnommé «l’Amazon coréen», fondé en 2010 par Bom Kim, alors étudiant en commerce à Harvard, Coupang est entré à la Bourse de New York en 2021 et compte le Japonais Softbank parmi ses actionnaires. Le site était valorisé alors à environ 70 milliards d’euros.

Coupang prévoit d'acheter Farfetch @clesdudigital
José Neves

L’entreprise londonienne Farfetch, cotée elle aussi aux États-Unis, fournit une plateforme technologique pour des sites e-commerce de grandes marques ou enseignes comme le magasin britannique Harrods, et fonctionne sur un système de commission avec ses boutiques partenaires. Avec ce financement, l’entreprise évite aujourd’hui de justesse la faillite. L’ancienne coqueluche du commerce électronique a en effet plongé, perdant 97 % de sa valeur marchande au cours des deux dernières années. Accumulant des dettes, elle subit aussi un ralentissement du marché mondial du luxe, et la volonté des griffes de toujours mieux contrôler tous les aspects de la vente de leurs produits.

Fin des accords avec Richemont

En novembre 2020, elle avait noué un partenariat avec Richemont et Alibaba, et Kering dans une moindre mesure, dans l’objectif d’améliorer l’accès au marché chinois pour les marques de luxe et d’accélérer la numérisation du secteur mondial du luxe. Deux ans plus tard, le géant du luxe, propriétaire notamment de la maison de joaillerie Cartier, avait prévu un accord pour céder une participation initiale de 47,5 % dans YNAP (Yoox Net-A-Porter). L’accord aurait également permis au promoteur du Dubai Mall, Mohamed Alabbar, de prendre une participation de 3,2 % dans Farfetch par l’intermédiaire de son véhicule d’investissement Symphony Global.

Coupang prévoit d'acheter Farfetch @clesdudigitalLas. En raison de la transaction envisagée «les accords avec Farfetch qui sous-tendent les transactions annoncées en août 2022 ne peuvent être menés à bien», a déclaré le groupe Richemont dans un communiqué qui renonce aussi à adopter la plateforme technologique (FPS ou Farfetch Platform Solutions) pour la plupart de ses marques et à l’ouverture de e-concessions sur sa place de marché. «À la suite de la résiliation des accords, Richemont envisagera d’autres options pour poursuivre la réalisation de sa vision du nouveau commerce de détail de luxe et est convaincu que ses Maisons bénéficieront d’une technologie de plateforme de pointe pour répondre au mieux aux besoins omnicanaux croissants de leur clientèle exigeante. Le travail du groupe sur la planification de la re-plateforme et la conception de solutions réalisé à ce jour sera d’une grande valeur pour atteindre cet objectif». YNAP n’a pas non plus adopté le FPS et continue d’utiliser sa propre technologie.

Le groupe de luxe a ajouté «qu’il n’avait aucune obligation financière à l’égard de Farfetch et qu’il n’envisageait pas de prêter ou d’investir dans cette société britannique déficitaire». Il ne s’attend pas non plus à être remboursé des 300 millions de dollars d’obligations convertibles émises par Farfetch en novembre 2020 dans le cadre de l’investissement dans une coentreprise en Chine.

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