Le manque de formation pénalise l’entreprenariat au féminin

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Les femmes entrepreneures recherchent des formations et du coaching @clesdudigitalLes femmes entrepreneures recherchent des formations et du coaching. Mais 82% d’entre elles n’ont jamais eu l’occasion de suivre une formation adaptée, c’est le constat d’une étude baptisée « Elles changent le monde » réalisée par Capgemini Consulting et La French Tech pour la Journée de la femme digitale.

Selon cette étude, une majorité (59%) de femmes salariées souhaiteraient créer leur entreprise à moyen ou long terme. Leur pourcentage monte à 68% pour celles qui se sont déjà essayées à l’intreprenariat au sein de leurs entreprises. La volonté d’indépendance, l’envie de donner un sens à leur vie et le goût d’entreprendre guident le choix pour les deux tiers des interrogées.

La formation reste le point d’achoppement. Plus de 92% des salariées ayant répondu à l’étude aimeraient pouvoir suivre des formations ou bénéficier d’un coaching, qu’il s’agisse des projets d’entreprenariat ou d’intreprenariat. Mais pour deux tiers d’entre elles ce type d’accompagnement n’est pas proposé par leur entreprise. Conséquence de ce manque, malgré le désir d’entreprendre, les femmes ne représentent que 10% des entrepreneures dans la tech selon FrenchWeb et 28% dans le secteur du numérique selon Syntec. Un potentiel de création que la Journée de la Femme Digitale, le JFD Club dédié au networking au féminin en Europe, et la Fondation Margaret avec ces Prix Les Margaret cherchent à accompagner.

Les femmes entrepreneuses ont une démarche bien à elles dans la création d’entreprises et notamment dans le financement, le point clé de tout projet. Deux tiers privilégient des sources de financement autres que la levée de fonds « classique ». Trois entrepreneuses sur quatre font appel à l’apport personnel. Elles en tirent une certaine fierté, comme Sandrine Jullien-Rouquie, fondatrice de Ludilabel :

« Notre objectif n’est pas de faire la plus grosse levée de fonds mais de pérenniser notre entreprise et je reste persuadée que c’est pour ça que nous levons moins de fonds. Nous sommes moins dans le côté paillettes, où il faut sortir les gros chiffres ».

Audrey Soussan, General partner chez Ventech Capital confirme cette démarche parcimonieuse :

« Si les femmes lèvent moins que les hommes, en moyenne, ce n’est pas parce que les investisseurs acceptent de leur donner moins, c’est parce qu’elles estiment en avoir moins besoin pour leur projet ».

Les femmes sont aussi souvent mieux préparées pour leur projet. Comme l’explique Agathe Fourquet, co-fondatrice de Usine IO :

« Je ne me serais jamais lancée à la fin de mes études. Une femme ne répond pas à une offre d’emploi quand elle n’est pas sûre à 90% de répondre à tous les items, alors que quand l’homme en coche 30%, il répond… Pour moi, il fallait que je valide 90% des acquis qui sont nécessaires pour pouvoir monter une boîte. Je ne me serais pas lancée dans le bain sans être sûre que j’allais savoir nager ».

Dans la gestion des ressources humaines les entrepreneuses développent un savoir-faire particulier. Leur management est basé sur l’empathie, l’accompagnement de leurs collaborateurs pour les faire progresser (78%), la responsabilisation des équipes (81%) et la souplesse sur l’aménagement des horaires pour tenir compte des contraintes familiales (67%). Des valeurs qui correspondent davantage aux exigences de la génération Z au travail, notamment la transparence, la flexibilité et la confiance.

Cette adaptation aux valeurs de la transformation permet d’effacer des obstacles et rend les femmes entrepreneuses au moins à pied d’égalité avec leurs collègues masculins. Pour 80% des femmes interrogées dans l’étude, « Être un homme ou une femme pour entreprendre un projet ou créer son entreprise n’est plus un sujet ».

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