Le paiement devient protéiforme et « enrichi »

Temps de lecture : 3 minutes

nouveaux modes de paiement @clesdudigitalLes nouveaux modes de paiement s’enrichissent avec de nouveaux usages et les banques historiques comme BNP Paribas inventent de nouveaux services en prenant exemple sur les géants du numérique.

Les moyens de paiement sont en plein bouleversement mais certains usages comme le paiement sur mobile ne prendront leur envol que s’ils s’enrichissent de nouveaux services pour les utilisateurs. « Le paiement mobile tout seul n’apporte pas une valeur ajoutée de plus par rapport à la carte bancaire », souligne Sophie Heller, chief operating officer retail banking & services et en charge de l’expérience client chez BNP Paribas. Le groupe bancaire veut mettre en avant la « force des banques qui ont la confiance de leurs clients » par rapport aux nouveaux acteurs.

De nouveaux standards

Si les tendances évoluent, les chiffres montrent une hétérogénéité des moyens selon les pays. En Chine, 83% des paiements ont été réalisés par téléphone en 2018 et 92% de la population urbaine utilise Wechat Pay ou Alipay comme principal moyen selon Daxue Conseil. En France la carte reste, à l’instar des années précédentes, le moyen de paiement privilégié (en volume) des français et est utilisée dans plus de la moitié (53%) des paiements scripturaux selon l’observatoire de la sécurité des moyens de paiements. Une toute récente étude de Payment Europe dévoile que plus d’un tiers des Européens (36%) préfèrent utiliser leurs cartes, devant le cash (23%). Une grande majorité des Européens (76%) jugent qu’elle est le « meilleur » moyen de paiement, un chiffre qui monte à 80 % de la population français qui la juge efficace et rapide. Chez les commerçants, la carte arrive aussi largement en tête (53%), suivie par le cash et les chèques (41%).

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Sophie Heller

L’Hexagone se distingue, par ailleurs, des autres pays par une utilisation du chèque qui demeure importante, puisqu’elle émet 72% du nombre de chèques dans l’UE, loin devant le Royaume‐Uni (15%) et l’Italie (6%) selon des données de la Banque de France (en 2017). Enfin le cash représente encore les deux tiers des paiements en Europe avec des différences marquées d’un pays à l’autre (55% en France, 89% en Italie) selon une étude de Cap Gemini en 2019.

Les paiements sans contact, en ligne, et les nouveaux modes impulsés par des acteurs comme Uber changent progressivement les usages. « Ces évolutions génèrent de nouveaux standards et impactent l’ensemble du commerce. Les utilisateurs recherchent plus de simplicité et de sécurité. Les nouveaux acteurs, souvent mono-services, qui arrivent sur la chaine occupée auparavant par les banques nous obligent à nous adapter », explique Sophie Heller. La Banque explore déjà des offres de « paiement enrichi » à partir de données de transactions ou de cas d’usages.

« Proposer un paiement enrichi, c’est être pro-actif pour un remboursement de colis, par exemple, c’est émettre différentes alertes, en donnant la possibilité de résilier quand un service devient payant, c’est inciter à agir, en modélisant, par exemple le solde du compte courant ».

En Italie, BNP Paribas a rendu le paiement invisible « in app », avec Telepass et sa filiale de location longue durée avec des offres packagées de services de mobilité (parking, entretien des véhicules, déclaration fiscales de dépenses d’essence..). Tout est intégré dans le compte. La banque a commencé à mettre en place cette même démarche avec des applications de santé et des hôpitaux italiens. « Le paiement devient protéiforme, enrichi autour d’un écosystème » observe Sophie Heller.

Le groupe bancaire se veut agnostique sur les solutions QR codes ou NFC et préfère « laisser le choix aux clients ». La banque s’est ralliée, comme ses concurrents, aux solutions de paiement mobile tierces, aussi dites « X Pay » (Apple Pay, Android Pay). Elle a été parmi les premières à nouer des partenariats avec Alipay et Wechat et est actionnaire de la plateforme Lyf Pay et du wallet Paylib. Enfin elle a participé à la solution de paiement « peer to peer »  sur Messenger imaginée par Facebook, qui ne l’a cependant pas généralisée compte tenu des règles différentes dans chacun des pays. La transformation du groupe bancaire est en cours. « Notre stratégie est de prendre le meilleur de Walmart, qui a su se réinventer, et le meilleur d’Amazon », a récemment déclaré Thierry Laborde, directeur général adjoint de BNP Paribas et responsable des marchés domestiques, à l’occasion de la première édition de son UX Day.

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