Passage du statut de la nouveauté à celui d’un outil du quotidien : c’est l’évolution de la place de l’IA Gen au cours de l’année écoulée, résumée par l’agence marketing Similarweb dans son rapport «2025 Generative AI Landscape : The State Of Gen AI».
Le nombre de visites mensuels sur les principaux chatbots de l’IA a atteint 7 milliards, soit une accélération de 76% sur l’année, desktop et mobile confondus selon le dernier rapport de l’agence marketing Similarweb. Le nombre de visiteurs uniques sur ces sites a augmenté de moitié (58%). La hausse la plus importante concerne le téléchargement des applications mobiles permettant la consultation des IA Gen : plus de 300 % en plus (319%) sot 1,9 milliards de téléchargements, sous Android et sous iOS. L’outil arrive directement dans la poche de l’utilisateur, ce qui le rend aussi bien accessible qu’irremplaçable dans la vie courante.
Un outil à la portée de tous
Preuve de cette expansion, le profil des utilisateurs de l’IA est aussi en train de changer. La part des usagers dans les tranches d’âge de 45 ans et plus augmente, elle atteint 28% en 2025. Ils n’étaient qu’à 20% il y a deux ans. La part des moins de 35 ans a baissé, elle est à 53% aujourd’hui contre 61% il y a deux ans. Il ne s’agit pas d’une baisse absolue bien sûr, le nombre d’utilisateurs augmentant dans chaque tranche d’âge, mais d’un rééquilibrage entre les générations. L’utilisation de l’IA n’est plus réservée aux jeunes geeks ni aux «early adopters», c’est un outil à la portée de toutes les générations.
«Cette forte augmentation de l’engagement sur les applications marque le début d’une nouvelle phase d’adoption de l’IA de nouvelle génération. Une phase caractérisée par une interaction soutenue, la personnalisation et une forte fidélisation à la plateforme», constate le rapport.
Google garde sa position dominante parmi les outils de recherche
Côté plateformes justement, la position de ChatGPT en tant que leader reste incontestée. Le rapport s’appuie sur les statistiques aux États-Unis : 41 millions d’utilisateurs actifs par mois sur l’outil d’Open AI, contre 3,4 millions pour Perplexity, 3,1 millions pour Copilot, 2,4 millions pour Gemini, 1,8 million pour Grok, 1,3 pour Claude, moins d’un million pour Deepseek.
Pour comprendre l’évolution de la fréquentation de ces outils, les auteurs du rapport les mettent en face de Google, leader incontestable du marché. On découvre qu’en septembre 2023, la fréquentation mensuelle de ChatGPT était de 1,9 milliard de visites à travers le monde. Tandis que celle de Google était proche de 83 milliards de visites. Deux ans plus tard, le nombre de visites mensuels sur ChatGPT a bondi à près de 6 milliards. Tandis que celui de Google… est resté proche de 83 milliards, avec une toute petite baisse de quelques dixièmes.
On voit que l’’audience des outils IA, en pleine croissance, n’est pas encore de taille pour concurrencer Google et sa position dominante parmi les outils de recherche. Et d’un autre côté, un nouveau mode de consommation de la recherche est apparu : une coexistence assumée, sur fond d’évolution des techniques de recherche par les internautes. «Près de 95% des visiteurs de ChatGPT.com visitent aussi Google.com». Selon eux, ChatGPT n’a pas remplacé la recherche «classique» notent les auteurs de l’étude, mais il est devenu un usage parallèle. Les internautes passent de l’un à l’autre et vice et versa de manière fluide, selon leurs besoins.
Les auteurs et les témoins cités dans le rapport contestent l’idée d’un basculement depuis les moteurs de recherche classiques vers le conversationnel. Ils interrogent l’idée sous-jacente que le marché serait de taille fixe, que le conversationnel viendrait toujours en déduction de l’utilisation de la recherche classique. Et avancent une autre lecture, selon laquelle la part du marché revenant à Google et aux autres moteurs de recherche resterait constante, mais le marché lui-même ne cesse de grossir. «Les internautes utilisent à la fois Google et ChatGPT, et non l’un ou l’autre», voici une vision qui pourrait rassurer tous les acteurs établis du marché de la recherche.
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