L’Ademe donne des leviers pour réduire l’impact carbone du e-commerce

Temps de lecture : 3 minutes

avantage environnemental pour le commerce en ligne @clesdudigitalLe commerce en ligne ne présenterait pas un avantage environnemental systématique et incontestable sur le commerce en magasin selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) qui vient de lancer un outil de simulation des impacts du e-commerce.

Avec un volume d’activité estimé en France à un milliard de colis par an, les émissions de gaz à effet de serre correspondant à ce niveau d’activité du commerce en ligne seraient de l’ordre d’un million de tonnes de CO2. Mais cette étude confirme par ailleurs que les émissions peuvent varier considérablement en fonction des moyens de transport utilisés (et de leur degré d’optimisation), de l’utilisation ou non d’un sur-emballage de transport, et du comportement des consommateurs en termes de pratiques d’achat et de choix de mode de livraison. La passation de la commande et les sites d’achat en ligne présentent pour leur part une contribution faible à l’empreinte carbone totale de la livraison.

«Si le e-commerce présente des points forts sur le plan environnemental par rapport au commerce physique, grâce à l’absence de magasin, de déplacements consommateurs et grâce à la mutualisation des trajets de livraison à domicile, le commerce en ligne dispose également de nombreux points faibles : ils sont liés aux emballages des colis, au taux de chargement des véhicules, au recours au transport express et/ou aérien, à la distance parcourue ainsi qu’aux déplacements des consommateurs et aux retours. Toutefois, ces points forts et points faibles ne sont pas systématiques. Ils dépendent notamment du comportement du consommateur et des infrastructures mis à leur disposition (transport en commun, point de retrait…) », note l’organisme.

Les travaux menés par l’ADEME ont permis de développer un outil de simulation des impacts du e-commerce baptisé «ECEL». Cet outil, disponible uniquement sous format tableur à ce jour, évalue l’impact relatif entre un achat en ligne ou en magasin en paramétrant ces très nombreuses variables propres à chaque scénario d’achat.

«A ce jour, il n’est pas démontré que le commerce en ligne présenterait un avantage environnemental systématique et incontestable sur le commerce en magasin. De même, parmi les options de livraison, il n’est pas démontré un avantage environnemental systématique et incontestable de la livraison en point de retrait par rapport à la livraison à domicile, ni de la livraison à délai «standard» par rapport à la livraison rapide ou express », observe Marc Cottignies, coordinateur technique de l’étude à l’ADEME.

Quatre leviers pour diminuer l’empreinte carbone

En plus de cet outil de simulation, l’étude met en évidence quatre leviers pour réduire les impacts de ce secteur, portant sur les déplacements des consommateurs, les emballages, le remplissage des véhicules et les acheminements express sur une longue distance. Il s’agit d’encourager les consommateurs à privilégier des modes de déplacement alternatif (marche, vélo, transports en commun) ou à mutualiser les trajets car un tiers des retraits de colis par les consommateurs serait réalisé en voiture dans le cadre d’un trajet spécifique. Il faut également «améliorer le maillage des points de retrait afin de proposer une offre satisfaisante dans les zones où un accès plus facile sans voiture est nécessaire», mais aussi éviter les échecs de livraison à domicile qui entraînent une nouvelle présentation ou un déplacement du consommateur, à travers la mise en place d’outils de fiabilisation par les commerçants ou les prestataires. Il est également nécessaire «d’éviter les retours surtout s’ils occasionnent un déplacement du consommateur, en encadrant ces pratiques et en fiabilisant le choix du produit avant l’achat».

Enfin, il convient selon l’organisme d’informer le consommateur sur la meilleure option de livraison par rapport à ses contraintes (zone géographique, déplacement éventuel…). Les mesures concernant les emballages, visent à réduire le pourcentage de vide (estimé à 50%), et supprimer le suremballage lorsque c’est possible. Les offres de livraison doivent pour leur part privilégier celles qui ne dégradent pas la performance environnementale. Il s’agit de sensibiliser les consommateurs au moment de l’achat pour regrouper les articles en une seule livraison, de moduler le coût de chaque option de livraison en fonction de sa performance environnementale. Quant aux opérations de transport, elles peuvent être améliorées en limitant le recours au fret aérien, en adoptant des carburants alternatifs et en recourant à des moyens de transport actifs (marche et vélo) pour réaliser les livraisons (cyclo-logistique sur les derniers kilomètres).

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