Sylvie Quandalle : franchir des montagnes ne lui fait pas peur

Temps de lecture : 4 minutes

une forte volonté d'apprendre @clesdudigital

Directrice des systèmes d’information du groupe SMCP, Sylvie Quandalle dispose d’un parcours atypique et d’une forte volonté d’apprendre. Elle est toujours prête à relever des challenges.

C’est en prenant des chemins de traverse que Sylvie Quandalle est devenue directrice des systèmes d’information du groupe SMCP, la maison-mère des marques de mode Sandro, Maje, Claudie Pierlot et De Fursac. Rien ne la prédestinait vraiment à baigner dans le monde des logiciels et des technologies de l’information. A part peut-être son enfance à Arras, sur ces terres du Nord si propices à l’innovation. «J’ai un profil atypique», admet la responsable passée par l’école de commerce Sup de Co Lille avec une spécialisation dans la finance et issue d’une famille d’enseignants. «Rien à voir avec le retail et la tech mais je me disais que cette formation pouvait m’ouvrir des portes».

Alors qu’à cette époque, Sylvie Quandalle rêve de travailler pour une propriété viticole dans le Bordelais, elle répond à une annonce postée par Kiabi qui recherche alors un ou une responsable pour son secteur logistique. «Pourquoi pas ?», se dit alors la jeune femme qui a déjà effectué un stage chez Decathlon. Cet heureux hasard lui fera découvrir l‘univers du retail, de la supply chain et fera naitre chez elle un réel intérêt pour les process et la technologie, et une nouvelle vocation. «J’ai commencé à bosser sur des projets IT en travaillant main dans la main avec des professionnels du secteur». Elle grimpe des échelons, et «s’expatrie» à Lyon pour y diriger un entrepôt d’une soixantaine de personnes. L’immersion alors qu’elle n’a que 28 ans est un peu difficile. «Un vrai challenge mais qui s’est plutôt bien passé».

L’enseigne lui confiera ensuite la responsabilité d’un site de 300 personne à Villeneuve d’Asq. Une mission pour laquelle elle sera accueillie par…. un piquet de grève. L’enseigne de mode à petit prix fondée en 1978 par Patrick Mulliez, vient d’entreprendre une vaste offensive pour améliorer les performances de ses magasins et enrayer l’érosion de son chiffre d’affaires. L’heure est à la réorganisation de la supply chain avec de nouveaux outils pour faire face à l’approvisionnement des points de vente, avec un parc qui a été rénové et qui a grossi. «Je suis arrivée en plein boom et à une période difficile pendant laquelle il fallait se réinventer et pendant laquelle aussi les prises de décisions étaient longues».

 

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Un parcours de près de dix ans en Chine

Pour Sylvie Quandalle, qui n’aime pas l’inertie, c’est le moment de changer de maison, voire de pays. «Je voulais partir à l’étranger, découvrir une autre culture, sortir de ce carcan français». Et cela tombe bien : l’éditeur nordiste Cylande (aujourd’hui Cegid) qui accompagne alors Kiabi recherche un profil opérationnel et métier pour développer son activité en Chine avec le groupe Beaumanoir (qui veut développer son enseigne Cache Cache en Asie). Sylvie Quandalle n’hésite pas et prend sa valise pour une mission prévue pour durer deux ans. Elle y restera finalement presque dix ans. «Il s’agissait au départ de valider un business case. J’ai monté une structure à Shanghai, démarré avec une assistante chinoise. J’y ai appris une manière de travailler très différente mais nous étions tous mus par le même objectif. Nous avons mis trois mois pour monter tout le système. Un truc de dingue. C’était passionnant».

Sylvie Quandalle n’a pas suivi d’études d’ingénieur mais «quand on est passionnée, on apprend au fur et à mesure. Tout au début, je ne savais pas ce qu’était un serveur. J’ai créé mon réseau pour apprendre, trouver des portes de sortie, m’adapter. Je ne me suis jamais positionnée en tant que femme mais en tant que Sylvie avec mes qualités et mes défauts et l’envie d’avancer. J’ai toujours fait preuve d’humilité et je ne cherche pas à polir mon image». En Chine, elle définit la roadmap tandis que les développements techniques sont réalisés par l’équipe à Roubaix. L’aventure chinoise prendra fin en 2016.  Sylvie Quandalle ne ressent plus la passion de ses débuts. Elle veut aussi se rapprocher de ses parents vieillissants. Et une nouvelle opportunité s’offre à elle : SMCP qui est aussi son client en Asie recrute pour un poste de directeur des finances et des opérations. Sylvie Quandalle la saisit, rejoint le siège à Paris et son périmètre va vite s’agrandir.

une forte volonté d'apprendre @clesdudigitalAujourd’hui la tête d’une équipe d’une cinquantaine de personnes en interne sans compter une vingtaine d’intervenants externes, elle est responsable d’une direction des systèmes d’informations centralisée pour toutes les marques du groupe et les business units à New York, Hong Kong et Shanghai qui disposent par ailleurs de leurs propres entités IT locales. Ses journée sont intenses. «Tous les matins je monte l’Everest sans oxygène. Les métiers de l’IT sont pleins de pression, à l’image de la SNCF quand les trains sont en retard. Il faut assurer l’harmonie des équipes, qu’elles prennent du plaisir à travailler. J’essaie de me rendre toujours disponible». Elle construit la roadmap IT pour soutenir le business. «Le cap est très clair. Il faut le décliner, mettre en œuvre la stratégie tout en tenant compte du legacy, de ce qui existe déjà. Il s’agit de traiter 60 sujets à la minute et de faire en sorte que tout se déroule correctement».

Passionnée par le retail et dotée d’une vision métier, cette cheffe d’orchestre comprend quand un magasin fait face à un problème d’encaissement et elle a appris à vulgariser le langage informatique pour parler aux équipes. «Il y a encore beaucoup  de choses à construire. SMCP est une belle maison mais les fondations ne sont pas encore sèches», estime la DSI qui a encore de gros challenges à piloter. «Je ne suis pas carriériste et je savoure le quotidien», ajoute cette nordiste amoureuse aussi de la côte d’Opale et des grands plages qui la bordent. « C’est là-bas que je me ressource régulièrement lors de mes weekend, avec des balades, de la cuisine et de la lecture».

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