Fruggr accompagne les entreprises dans la maîtrise de leur empreinte carbone numérique

Temps de lecture : 4 minutes

logiciel d’évaluation de la RSE pour le numérique @clesdudigitalLa start-up française Digital4Better a développé un logiciel d’évaluation de la RSE pour le numérique destiné à tous les secteurs.

Depuis trois ans, Digital4Better fait de la RSE sa priorité. Avec sa plateforme SaaS Fruggr, la start-up française mesure les performances des serveurs, le cloud, ou encore les campagnes digitales sans avoir à se brancher aux appareils, donnant ainsi une estimation rapide pour les clients sans être intrusif. Pour l’empreinte environnementale, la solution mesure la vitesse de chargement des sites, la taille des pages, la qualité des images pour obtenir des données de consommation énergétique. «Il y a toujours une marge d’incertitude», explique Stefan Cosquer, directeur des nouvelles technologies chez Digital4Better. «Afin d’être le plus juste, nous prenons en compte trois aspects : les terminaux des utilisateurs, c’est-à-dire les appareils utilisés par les clients, le réseau des entreprises et les data-centers.»

Pour la première mesure, il suffit de connaître les types d’appareils ainsi que leurs emplacements géographiques et leur temps d’utilisation. Ces données sont récupérables directement auprès des sociétés. La seconde n’est pas compliquée à évaluer car elle se résume aux transmissions entre les terminaux et les data-centers. L’incertitude se situe donc dans la troisième. «Les chiffres de consommation des serveurs sont difficiles à trouver», précise Stefan Cosquer. «En mode non-intrusif, nous restons sur le nombre de requêtes faites par les terminaux, ce qui nous donne une première idée. Mais quand nos clients veulent plus de précisions, nous pouvons directement nous connecter sur les data-centers pour connaître la vitesse de calcul, la quantité de mémoire, et le type de machine utilisé.» Digital4Better ne s’arrête pas à l’empreinte carbone, mais analyse aussi l’impact qu’ont les systèmes de refroidissement des serveurs ou la fabrication des infrastructures sur l’eau et la biodiversité.

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Stefan Cosquer

Pour la partie sociétale, la start-up s’intéresse à l’accès des applications et des sites en se basant sur des référentiels comme le RGAA (référentiel général d’amélioration de l’accessibilité), qui est une norme du gouvernement français luttant pour une meilleure traçabilité du numérique. Il vérifie aussi la compatibilité des outils digitaux avec des navigateurs ou appareils anciens.

«Nous proposons un accompagnement pour nos clients qui dépend de leur niveau de maturité et de leurs tailles», poursuit Stefan Cosquer. «Certains ont déjà installé une démarche RSE et ont besoin d’outils de mesure précis, tandis que d’autres la démarrent tout juste. Pour ces derniers, nous aidons aux paramétrages des outils, à la sensibilisation des équipes et au traçage d’une feuille de route.» La start-up compte déjà de grands groupes parmi ses clients tels que L’Oréal, Orange, ou La Poste. Le responsable remarque une accélération des demandes depuis le début de l’année. Selon lui, les professionnels ont pris conscience de l’intérêt économique d’investir dans des démarches RSE. «La démocratisation des IA a aussi joué un rôle», estime t-il.

Les IA plus consommatrices que le numérique classique

«Les intelligences artificielles et leur démocratisation impliquent des changements en matière de puissance des machines», précise Stefan Cosquer. «Il y a cinq ans, elles étaient réservées à des professionnels du métier. Maintenant, tout le monde peut se servir de Chat GPT ou Midjourney.» L’empreinte carbone des IA se fait en deux temps. La phase d’entraînement qui est le moment de la création de l’outil est une période plus ou moins courte et son impact peut vite être amorti. Stefan Cosquer estime la consommation de Chat GPT à environ 500 tonnes de CO2. La seconde phase, celle de d’utilisation des IA génératives, est pour sa part particulièrement gourmande. «GPT est aujourd’hui utilisé par 25 millions de personnes. Il est difficile d’estimer sa consommation énergétique car il y a beaucoup de chiffres différents. Selon les dernières données par jour, son utilisation correspond aux émissions d’un Français en un an. En l’état, ce n’est donc pas cet outil qui fera fondre la banquise.» Mais plus il y aura de requête, plus ces IA auront un impact fort. Il est donc important d’en limiter ses usages.

logiciel d’évaluation de la RSE pour le numérique @clesdudigitalDe plus, il existe des différences entre les data-centers dit classiques, et ceux dédiés aux intelligences artificielles. «Les clouds dit classiques emploient des CPU, des processeurs que nous retrouvons dans les ordinateurs. Pour les serveurs dédiés au IA, ce sont des GPU, des processeurs de carte graphique qui permettent de faire une multitude de calculs en même temps. Même s’ils sont optimisés, les GPU restent particulièrement énergivores», reconnaît Stefan Cosquer. «Il y a régulièrement des avancées technologiques dans ce domaine pour avoir plus de performance, mais la consommation électrique ne diminue pas forcément. Si nous couplons à cela l’augmentation des usages, la facture peut vite grimper.»

Pour le dirigeant, les entreprises doivent prendre conscience du problème lié au numérique. «Nous conseillons de mettre moins d’images, de plus faibles qualités, de diminuer la quantité de données mais surtout de réduire la durée des parcours utilisateurs sur les sites et les applications.» Pour les IA, déjà très optimisées, le seul levier d’action est sur le nombre de requêtes, notamment pour leur usage récréatif. «Il faut que les entreprises remettent en question l’utilisation globale du numérique», précise Stefan Cosquer. «Il y a une période où le dématérialisé s’est répandu sous prétexte d’écologie. Aujourd’hui, il faut se demander qui a l’impact le plus fort entre numérique et physique».

Digital4Better continue d’explorer le numérique responsable et a récemment lancé un module de mesure des infrastructures des clients évaluant les installations en profondeur. «Nous voulons aussi développer nos offres pour réduire la fracture sociale liée au numérique.»

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