L’IA générative accompagnera plus qu’elle ne remplacera selon l’Organisation internationale du Travail

Temps de lecture : 3 minutes

L'IA générative des employés de bureau @clesdudigitalEn automatisant certaines tâches, l’IA générative devrait affecter en particulier le travail des employés de bureau mais elle contribuera aussi à créer de nouveaux emplois selon un rapport de l’Organisation internationale du Travail.

L’intelligence artificielle générative (IA) pourrait créer plus d’emplois que d’en détruire selon une récente étude de l’Organisation internationale du Travail (OIT) intitulée «Generative AI and Jobs: A global analysis of potential effects on job quantity and quality». L’IA permettra ainsi «d’accompagner plutôt que de remplacer certaines activités», estime l’organisation.

Elle suggère notamment que la plupart des emplois et des industries ne sont que partiellement exposés à l’automatisation et sont plus susceptibles d’être complétés que remplacés par la dernière vague d’IA générative, telle que chatGPT. «Par conséquent, l’impact le plus important de cette technologie ne sera probablement pas la destruction d’emplois, mais plutôt les changements potentiels de la qualité des emplois, notamment l’intensité du travail et l’autonomie».

Les emplois de bureau les plus impactés

Le travail de bureau est la catégorie la plus exposée aux technologies d’intelligence artificielles, avec près d’un quart des tâches considérées comme très exposées et plus de la moitié des tâches présentant un niveau d’exposition moyen. Dans d’autres catégories professionnelles – notamment les cadres, les professionnels et les techniciens – seule une petite partie des tâches est considérée comme très exposée, tandis qu’environ un quart d’entre elles présentent un niveau d’exposition moyen.

L’étude, de portée mondiale, met en évidence des différences notables selon les pays, les contextes économiques et écarts technologiques existants. 5,5 % de l’emploi total dans les pays à revenu élevé est ainsi «potentiellement exposé aux effets d’automatisation de la technologie», tandis que dans ceux à faible revenu, le risque d’automatisation ne concerne qu’environ 0,4 % de l’emploi. Le potentiel d’augmentation est pour sa part pratiquement le même dans tous les pays. «Cela laisse penser qu’avec la mise en place de politiques appropriées, cette nouvelle vague de transformation technologique pourrait offrir d’importants avantages aux pays en développement», estime l’OIT.

L'IA générative des employés de bureau @clesdudigital
Selon une étude mondiale d’IBM, près de 40% des employés pourraient avoir besoin de se reconvertir ou d’acquérir de nouvelles compétences dans les trois prochaines années en raison de l’adoption croissante de l’IA.

Les effets potentiels de l’IA générative sont par ailleurs susceptibles de différer sensiblement pour les hommes et les femmes, la part de l’emploi féminin pouvant être affectée par l’automatisation étant plus de deux fois supérieure. «Cela s’explique par la surreprésentation des femmes dans les emplois de bureau, en particulier dans les pays à revenu élevé et intermédiaire. Les emplois de bureau étant traditionnellement une source importante d’emplois féminins au fur et à mesure que les pays se développent économiquement, l’IA générative pourrait avoir pour conséquence que certains emplois de bureau ne voient jamais le jour dans les pays à faible revenu».

Le document conclut que les impacts socio-économiques de l’IA générative dépendront largement de la manière dont sa diffusion sera gérée et il souligne «la nécessité de concevoir des politiques qui favorisent une transition ordonnée, équitable et consultative. Le dialogue avec les travailleurs, la formation et une protection sociale adéquate seront essentielles pour gérer la transition. Dans le cas contraire, seuls quelques pays et acteurs du marché bien préparés risquent de bénéficier de la nouvelle technologie».

Une autre étude, publiée cette fois par IBM indique que 40% des travailleurs devront se reconvertir dans les trois prochaines années en raison de l’IA. Elle indique également que 87% des dirigeants interrogés s’attendent à ce que l’IA générative change les rôles et les compétences plutôt que de les remplacer.  Salesforce, éditeur spécialisé dans la gestion de la relation client, s’est lui aussi penché sur ce sujet en se polarisant sur les conséquences de l’IA générative sur l’informatique et en interrogeant des responsables du secteur dans 28 pays, dont 200 en France. Dans l’Hexagone, 85 % des répondants estiment que cette technologie en particulier jouera bientôt un rôle prépondérant dans leur entreprise mais 61 % se disent préoccupées par la dimension éthique de l’IA générative. Les services informatiques auraient par ailleurs du mal à satisfaire la demande des équipes métiers. Seuls 18 % d’entre eux sont en mesure de satisfaire l’ensemble des demandes de développement d’applications qu’ils reçoivent.

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