Carbon Maps prépare l’agroalimentaire à l’arrivée de l’Eco-score

Temps de lecture : 4 minutes

des produits alimentaires sur les émissions de gaz @clesdudigitalLa start-up française Carbon Maps mesure l’impact des produits alimentaires sur les émissions de gaz à effet de serre et propose des pistes d’amélioration à tous les stades.

Selon le GIEC, l’industrie agroalimentaire serait responsable de près d’un quart des émissions de gaz à effet de serre. C’est en constatant la préoccupation de certaines entreprises du secteur que Carbon Maps a décidé de développer une plateforme SaaS pour calculer et visualiser l’empreinte d’un produit à partir de sa composition, son origine etc.

Lancée en décembre 2022, Carbon Maps a été fondée par le polytechnicien et docteur en physique Jérémie Wainstain, la spécialiste en supply chain industrielle Estelle Huynh et l’entrepreneur Patrick Asdaghi, ex-FoodChéri et Seazon. La société a réussi à lever quatre millions d’euros en pre-seed auprès des fonds d’investissement Breega et Samaipata au début de l’année 2023. «Avec les annonces de nouvelles législations écologiques, nous avons compris qu’il était nécessaire pour les entreprises d’avoir un outil de comptabilité environnementale», explique Patrick Asdaghi, pdg de Carbon Maps.

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Patrick Asdaghi

Plusieurs normes d’affichage des produits de l’agroalimentaire sont, en effet, en cours. Déjà en test sur la base du volontariat, le «Planet-score» est un nouveau type d’étiquetage qui a fait son apparition en novembre dernier. Il a été lancé par l’Institut de l’agriculture et de l’alimentation biologique et s’inscrit dans l’application de la loi Agec et de la loi Climat et résilience. Cette note est calculée à partir de l’impact du produit sur la biodiversité, sur le climat, l’utilisation de pesticides et le bien-être des animaux d’élevage. Il intègre aussi les poids des emballages ou du transport. Le «Planet-score» qui devrait devenir obligatoire d’ici 2024-2025 s’ajoute donc à «l’Eco-score» imposé aux marques alimentaires dès janvier 2024.

Afin de répondre à ces nouveaux enjeux, Carbon Maps propose différents niveaux d’analyse. Le premier s’intéresse seulement aux facteurs d’émission basés sur des données d’inventaire. Il apporte une analyse simplifiée et automatisée du cycle de vie. Les autres niveaux se basent sur la supply chain pour livrer une cartographie et une analyse précise des fournisseurs, ainsi que des leviers de décarbonisation et des scénarios de réduction. «Grâce à notre solution, les entreprises peuvent avoir une vue d’ensemble de l’impact environnemental de milliers de produits en quelques jours», précise Patrick Asdaghi. «La seule difficulté est de fournir des données propres et claires. Pour ce faire, nous pouvons accompagner les sociétés afin d’améliorer la qualité des informations enregistrées.» Carbon Maps a aussi la possibilité de se connecter directement au logiciel de PLM (Product Lifecycle Management ou gestion du cycle de vie des produits) de ses clients.

Les retailers plus actifs sur l’écologie

Les chiffres fournis par la plateforme se basent sur des modèles scientifiques développés par des organismes officiels tel que le GIEC ou la Greenhouse gas protocol (GHG protocol) qui traque la progression du changement climatique. Ils utilisent aussi des informations en open source du secteur agricole en France fournies par l’ADEME (agence de la transition écologique) et son «Agribalyse», base de données environnementale de référence sur des produits agricoles et alimentaires. «Nous avons une augmentation du nombre de clients qui s’explique avec les arrivées de la SBTI, la Science-based targets initiative, qui encourage les marques à opérer une réduction des émissions de gaz à effet de serre», remarque Patrick Asdaghi. «Ainsi que la CSRD, Corporate sustainability reporting directive, qui va forcer les entreprises à faire du reporting régulier et précis, en incorporant le scope 3 (un des trois niveaux d’émission de gaz établi par le GHG protocol, ndlr).»

des produits alimentaires sur les émissions de gaz @clesdudigital«Le principal secteur qui nous sollicite est celui de la grande distribution», poursuit-il. «Avec l’arrivée des nouvelles législations, mais aussi poussés par les consommateurs, il devient nécessaire de mesurer précisément son impact environnemental.» L’impact du stockage n’est pas pris en compte car très faible par rapport à la production. Les filières liées aux bovins sont elles aussi très demandeuses de données.

Carbon Maps ne propose pas de service de conseil pour mettre en place des transitions. Cependant, leur plateforme affiche des alternatives de fournisseurs plus écologiques. «Nous travaillons parfois avec des prestataires spécialisés dans le conseil aux entreprises mais nous nous concentrons principalement sur la mesure des chiffres.», ajoute Patrick Asdaghi.

Carbon Maps continue d’améliorer ses outils. «Le but étant d’avoir une suite complète qui fait tout – bilan carbone, analyse des produits finis, scoring des fournisseurs et simulation des trajectoires de progrès. Pour cela, nous sommes toujours à la recherche de spécialistes pour agrandir notre équipe et nous étendre à l’étranger. Nous avons déjà des contacts avec des entreprises européennes. Cependant, nous voulons rester sur le secteur de l’alimentaire».

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