La France bien placée pour le financement de startups early-stage

Temps de lecture : 4 minutes

France "tech nation" attire les investisseurs @clesdudigitalLa France « tech nation » attire les investisseurs, notamment américains, comme Hubspot qui vient de publier un rapport sur ce sujet des startups.

En quelques années avec d’importants efforts privés et publics, la France est devenue une  » tech nation ». Mais quelle est la place de la France dans le secteur de la tech mondiale et comment s’assurer qu’elle puisse attirer et garder les meilleurs talents ? Pour apporter des réponses et dresser ses conclusions, l’éditeur de logiciels américain Hubspot vient de publier un rapport intitulé « L’état et le futur de la tech en France » en compulsant plusieurs sources de données.

En 2019, la France a six licornes (ces entreprise évaluées à plus de 1 milliard de dollars sont Blablacar, OVH, Deezer, Criteo, Vente Privée et Doctolib) et près de 10 000 startups dont plus de 1000 financées en phase de développement.

« Malgré  une  concurrence  rude  entre  les  principales  puissances  économiques européennes, le dynamisme de la French Tech n’est aujourd’hui plus à démontrer. Le nombre de créations de startups en France a bondi de 30 % entre 2012 et 2015, contre 3 % de croissance pour la création d’entreprises traditionnelles ».

Sur les 100 000 entreprises nées entre 2017 et 2018, quelques 9 500 étaient des startups. Le taux est de huit jeunes pousses pour 1000 habitants en France, contre 5,5 en Grande-Bretagne selon ce rapport. «Dans une logique de rattrapage de ses voisins dans le domaine de l’innovation, la France ne lésine pas sur l’investissement pour propulser ses jeunes pousses. Elle est championne du financement de startups technologiques « early stage » (après la phase d’amorçage) et devance la Grande-Bretagne en montant investi depuis le premier semestre 2017. Avec 3,2 milliards de dollars levés en France en 2017 contre 2,1 en 2016, il semble que le pays soit parti pour rattraper son retard et sécuriser sa place dans le trio de tête des économies européennes ». La « tech tricolore » qui joue des coudes avec l’Allemagne est par ailleurs devenue, après le Royaume-Uni, « le deuxième pays accueillant les investissements américains, pour un total de 223 projets ». Avec le Brexit, l’écart avec le Royaume-Uni pourrait se réduire.

 L’intelligence artificielle en première ligne

Pour se faire une place, la French Tech mise sur l’intelligence artificielle. La France est le premier pays européen en nombre de brevets déposés entre 2011 et 2016 dans ce domaine alors que la Grande-Bretagne et l’Allemagne attirent davantage d’investissements pour la FinTech. « L’intelligence artificielle est un secteur privilégié par les startups françaises et boosté par des programmes institutionnels tels que AI for Humanity ». La France dispose aussi d’entreprises performantes qui parviennent à s’implanter à l’étranger. En 2018, 75 % des startups dont le chiffre d’affaires est supérieur à 5 millions d’euros ont au moins un bureau implanté à l’international. Sur les 349 jeunes pousses interrogées pour le baromètre France Digitale Day 2018, 39 % déclarent avoir au moins un investisseur de capital-risque étranger ayant investi dans leur entreprise.

Une French Tech encore très parisienne

France "tech nation" attire les investisseurs @clesdudigitalLa majorité des entreprises tech en France se trouvent à Paris (deuxième hub du secteur du numérique en Europe, derrière Londres) et en Ile-de-France. À lui seul, le campus numérique de la Station F incube plus d’un millier de startups parisiennes. Au premier semestre 2018, l’île-de-France concentre 73 % des levées de fonds en valeur, suivie de loin par les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie,  mais en région, les métropoles sont de plus en plus dynamiques et tentent de réduire l’écart avec Paris grâce aussi au label French Tech dont l’objectif  est de « mobiliser tous les moyens nécessaires afin de créer un écosystème complet permettant aux startups françaises de se lancer, croître et rayonner à l’international ».

La French Tech, c’est aussi un gros coup de pouce financier pour une internationalisation accélérée avec un fonds de 200 millions d’euros destiné aux accélérateurs et aux investisseurs de capital-risque. Le rapport fait la liste des quelques dispositifs d’accueil phares dont la Bourse French Tech, le Pass French Tech, le Visa French Tech ou encore le Ticket French Tech, un programme de bienvenue conçu pour aider les entrepreneurs étrangers à lancer et développer leur projet de start-up en France et qui a permis d’accueillir 70 startups et 160 entrepreneurs entre 2017 et 2018. D’autres dispositifs avantageux ont été mis en place pour accélérer leur croissance dont le statut JEI, Jeune Entreprise Innovante. « Tous ces dispositifs permettent d’améliorer l’attractivité de la France sur la scène tech européenne et mondiale ». En 2018, la France est classée dixième sur 137 pays pour sa capacité à offrir un écosystème attractif et dynamique pour les entrepreneurs. Par ailleurs 55 % des dirigeants voient l’attractivité de la French Tech augmenter dans les trois prochaines années, contre 27 % en 2017. Ce score est plus élevé qu’en Allemagne (45 %) et qu’au Royaume-Uni (30 %). Alors que l’investissement se raréfie outre-manche et de l’autre côté du Rhin, la France voit ses financements augmenter depuis fin 2018. C’est le seul pays du top trois européen à profiter d’une hausse du capital investi au 4e trimestre 2018.

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