Le métier de PMO, ou Project Management Officer, est un poste stratégique en période d’instabilité, mais reste encore méconnu selon une étude de l’éditeur Virage Group.
Parlez-vous PMO ? Le Project Management Officer est au cœur de la transformation numérique des entreprises. Sa mission : coordonner l’ensemble des projets, contribuer à l’évaluation de leur efficacité et à l’animation de la gouvernance. Et une place pas toujours facile à définir au sein des organisations, malgré l’importance de leur mission. Seul un PMO sur quatre est attaché à la direction générale de l’entreprise, selon une enquête menée par l’éditeur Virage Group. Le promoteur d’une suite logicielle qui pilote la stratégie et les portefeuilles de projets, a interrogé 133 PMO dont un peu plus de la moitié exercent dans les entreprises, et les autres dans le public.
Ils sont aussi plus d’un tiers des PMO (37%) à être attachés à la DSI dans les entreprises. Un taux qui grimpe à deux tiers (65%) dans le public. Visiblement le secteur public n’a pas encore intégré leur rôle transversal et stratégique. Mais aussi les rapports de forces y sont différents, et les itinéraires plus longs pour parvenir à une reconnaissance formelle.
Il est vrai que les PMO font souvent office de «jeunes recrues» dans l’organisation : 44% des répondants ont moins de trois ans d’ancienneté et 40% exercent ce métier depuis quatre à dix ans. Ce qui ne les rapproche pas du sommet de la hiérarchie, surtout dans le public.
Stratèges et gestionnaires des projets de l’organisation
Ce poste est plus fréquent dans les organisations de grande envergure : la moitié des PMO (52%) exercent dans des structures de plus de 3 000 collaborateurs. Et 30% évoluent au sein d’entreprises ou de collectivités de 500 à moins de 3 000 collaborateurs.
Même au sein des structures de taille respectable, ces professionnels sont souvent considérés comme des «loups solitaires» : un PMO sur trois (33%) porte seul les sujets liés au pilotage des portefeuilles de projets et 43% évoluent au sein d’équipes de moins de cinq personnes. Ils sont aussi amenés à exercer leur mission à temps partiel, pour un tiers des interrogés, l’activité PMO ne représente qu’une partie de leurs missions dans l’organisation. Et la moitié des interrogés (52%) déclarent ne pas disposer des outils et ressources nécessaires pour influencer la transformation de leur organisation. Mais ce dernier reproche de manque de ressources peut être récurrent dans différents départements de l’entreprise.
Quant il faut identifier les missions qui leur sont confiées, seuls 37% des PMO se définissent comme des stratèges et gestionnaires des projets de l’organisation. Près d’un quart (27%) jouent un rôle de référents méthodologiques, garants des processus, des bonnes pratiques et du cadre de la gouvernance. Et encore 14% s’ affirment comme des analystes, spécialistes des reportings et des indicateurs de performances. Leurs capacités ne sont peut-être pas toujours utilisées de manière optimale.
Pourtant, trois PMO sur quatre espèrent trouver de la satisfaction dans le pilotage et l’avancée des projets dans l’organisation. Ils sont presque aussi nombreux (63%) à signaler des difficultés pour faire adhérer les équipes à la démarche, aux process et aux outils.
Interrogés sur leur avenir professionnel à l’horizon de trois ans, un tiers des PMO déclarent espérer le renforcement de leur dimension stratégique dans un contexte économique, environnemental et réglementaire de plus en plus volatil. Ils sont même 50% dans le secteur public à exprimer cet avis qui sonne comme une demande de meilleure reconnaissance. Pour un quart, la perception de leur mission devrait évoluer vers un pilotage des projets centré sur la valeur et l’impact des projets, plus que sur les critères de délais et de budget.
«Avec la révolution de l’IA, le pilotage des organisations par la donnée va s’imposer dans les années à venir, observe Frédéric Monomakhoff, président de Virage Group. Le PMO sera de plus en plus central et stratégique : il ne sera plus seulement chargé d’orchestrer les projets mais deviendra un acteur clef de la création de valeur».
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