Sophie Yannicopoulos a été recrutée à la direction générale France d’Adobe en juillet 2021, une entreprise qu’elle veut incarner et qui correspond à ses valeurs.
Ses parents, médecins tous les deux, l’un né en Grèce et l’autre au Liban, et impliqués dans la vie locale, lui ont inculqué le goût des autres et une envie de pouvoir. Née à Nîmes, Sophie Yannicopoulos a vécu son enfance dans un environnement privilégié aux côtés de deux parents charismatiques. «Très tournés vers les autres, ils m’ont transmis ce besoin de s’impliquer. J’étais aussi ambitieuse», raconte Sophie Yannicopoulos, directrice générale France d’Adobe depuis juillet 2021. Bonne élève mais sans avoir une idée précise du métier qu’elle souhaite exercer, elle se dirige tout naturellement vers une école de commerce à Montpellier car ce cursus lui offre pas mal d’opportunités.
Sa première immersion dans l’univers de la tech se passe chez Cegetel «uniquement pour des raisons financières, parce que ce stage était mieux rémunéré que dans la mode», se souvient-elle ajoutant que toute sa vie professionnelle a été rythmée par des rencontres et des opportunités. Son premier véritable emploi s’effectue comme représentante commerciale chez Ares, un éditeur français de logiciels de RH et de paie. Elle apprend à travailler avec des partenaires, évolue vers un poste de directrice commerciale responsable d’une petite équipe. Puis elle rejoint EMC, spécialiste du stockage de données, à la conquête de nouvelles parts de marché et de nouveaux clients stratégiques. L’entreprise sera rachetée par Dell en 2015. «J’y suis restée plusieurs années pour des fonctions purement commerciales dans un univers très masculin. Il faut être résiliente, combative et la singularité peut devenir une force».
Prendre soin des autres
Ses premières expériences de manager lui donneront l’envie de coacher de futurs dirigeants. Elle en apprend les fondamentaux au sein de HEC en suivant le cycle d’enseignement supérieur des affaires Executive coaching (CESA) de la grande école. «Peut-être aurais-je du faire médecine car j’aime prendre soin des autres. Je voulais aussi mettre du sens à ce que je faisais. Le coaching apporte une autre posture. J’en ai fait le thème d’un mémoire». Trentenaire, alors maman de deux enfants et enceinte de son troisième, Sophie Yannicopoulos décide de quitter le Sud pour Paris avec l’objectif de briguer un poste de manager. Son nouveau défi se poursuit chez EMC au poste de global account manager, «une excellente expérience pour améliorer mon anglais et mes connaissances dans un environnement complexe et politique», puis à celui de district manager, avant qu’elle ne soit recrutée par Salesforce comme «regional vice president» en charge des ventes commerciales. De cinq commerciaux à son arrivée, l’équipe qu’elle construit et structure passe à quinze personnes. L’éditeur américain de logiciels, qui conçoit des applications de marketing et de ventes disponibles dans le cloud, s’est implanté en France en 2002 et y enregistre une forte croissance, étoffant ses effectifs et accentuant son implantation locale. Elle y passe un peu plus de quatre ans avant d’être appelée pour prendre la direction générale France de Splunk, une multinationale américaine qui produit des logiciels de recherche, de suivi et d’analyse de données machines.
Oser et être libre
Enfin en juillet 2021, la voilà chassée à nouveau et propulsée à la direction générale d’Adobe France. Cette filiale de l’éditeur américain de logiciels de création (Photoshop, InDesign…), de marketing digital et de gestion documentaire (Acrobat, Sign) emploie plus de 500 personnes dans l’Hexagone et réalise dans le monde un chiffre d’affaires de plus de 15 milliards de dollars. «La France fait partie des pays prioritaires d’Adobe. C’est alors pour moi un nouveau monde à découvrir avec la création, la fusion des mondes physique et virtuels avec l’objectif de rendre des expériences immersives, avec la vidéo, la 3D. J’ai découvert leur culture très centrée sur les collaborateurs et j’ai adhéré très vite à leurs valeurs qui sont aussi les miennes et que j’ai envie d’incarner. Cette adhésion entre Adobe et moi est forte. Il y a quelque chose de magique».
Très impliquée dans la diversité au sein de l’espace de travail, Sophie Yannicopoulos a initié des sessions de coaching à la demande pour les femmes de l’entreprise. «J’ai eu la chance de rencontrer des managers, des mentors avec qui je reste en contact. J’ai aussi travaillé sur moi-même pour bien connaitre mes forces et mes faiblesses, pour prendre confiance en moi, pour m’engager, pour oser et être plus libre». Cette confiance en soi qui crée un «optimisme permanent» fait partie de ses piliers. «Nous avons besoin de femmes libres, qui parlent, qui choquent parfois, qui se lancent, qui prennent des risques et qui réinventent le leadership», a-t-elle récemment déclaré lors d’un entretien pour le magazine Usbek & Rica.
Après 18 mois passés chez Adobe, Sophie Yannicopoulos poursuit sa mission avec la même énergie, dynamisée tous les matins par un peu de sport, l’écoute aussi de podcasts sur les nouvelles tendances, le leadership positif, les technologies. Ses journées sont rythmées par les rencontres de clients, par des moments d’échanges avec ses équipes et de partage de bonnes pratiques avec ses homologues dans les autres pays. Sa passion pour tous les sujets liés au développement personnel l’a amenée à se pencher un peu plus sur la planète «dont il faut prendre soin». C’est d’ailleurs grâce à ses convictions qu’elle a fait la rencontre d’Inès Leonarduzzi, présidente de Digital For The Planet qu’elle a invitée à s’exprimer pour Adobe devant un parterre de 300 décideurs du digital en novembre dernier à Paris lors d’un événement «Experience makers».
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