Diplomates plus que techniciens : les chief data officer racontent leur métier

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Pas besoin d'études informatiques pour devenir Chief Data Officer @clesdudigitalPas besoin d’études informatiques pour devenir chief data officer ou responsable data. Ce poste requiert beaucoup de diplomatie et de leadership, en échange il promet parfois un niveau de rémunération élevé.

Ces observations sont issues d’une enquête réalisée par DataGalaxy, une startup spécialisée dans la gestion et l’accès aux données en entreprise, auprès des lecteurs de son blog « Data Range – Le blog des acteurs de la donnée ». Premier constat : la moitié des responsables data viennent des filières Management-gestion (27%) et Marketing-commercial (23%). Seuls 19% des responsables data ont une formation d’ingénieur informatique. Signe du décloisonnement des nouveaux métiers ? En revanche ils sont très diplômés : 69% affichent des niveaux de diplômes Bac+5 et davantage, et encore 15% sont à Bac+4.

La fonction de responsable data est nouvelle, les postes le sont aussi. 54% des responsables data occupent leur poste depuis moins d’un an, et 15% depuis moins de deux ans.

« Cela illustre bien la montée en puissance de la stratégie data dans les entreprises qui prennent de plus en plus conscience de la nécessité de gérer et d’exploiter leurs données », commentent les auteurs de l’enquête.

Nouveaux dans la fonction mais pas dans l’entreprise, 54% des responsables data ont été recrutés en interne. Et s’ils n’ont pas fait d’études informatiques, ils sont quand même passés par ce profil puisque 27% étaient DSI auparavant, et encore 19% sont issus des entreprises de service du numérique (ex-SSII).  27% viennent des directions Métier.

La fonction de responsable data est considérée comme stratégique pour l’entreprise, la preuve : 50% de ces responsables sont rattachés directement à la direction générale. Ils sont encore 15% à être rattachés à la direction informatique, et 11% à la direction marketing.

L’importance du poste se reflète dans le niveau de rémunération. Si 42% déclarent percevoir un salaire inférieur à 50 000 euros, ils sont quand même 38% à toucher entre 50 000 et 100 0000 euros, et 11% à gagner plus de 150 000 euros par an. La fonction est certes récente mais le niveau d’études de ces professionnels est élevé, ce qui justifie les rémunérations, selon les auteurs.

Le rôle des responsables data dans l’entreprise est d’être le garant des données. Cela se traduit par plusieurs missions dont les principales sont d’assurer leur qualité et leur fiabilité, et de piloter l’usage de la donnée au quotidien, indiquées respectivement par 81% et 76% des intéressés. Viennent ensuite les missions de gestion de la donnée : organiser la stratégie de collecte, assurer la conformité réglementaire, assurer et organiser l’accès aux données, cartographier la donnée etc. Ces missions sont jugées importantes par 50% à 60% des responsables data.

Le manque de culture data dans l’entreprise et la résistance au changement représentent le principal frein rencontré par deux tiers de ces responsables dans la réalisation de leur mission. Normal, puisqu‘ils sont là pour implanter cette culture inexistante. Ils se plaignent aussi d’une connaissance insuffisante des utilisateurs quant au potentiel des nouveaux usages liés à la donnée (62%) et, curieusement, d’un manque de soutien de la hiérarchie (49%). C’est pourtant cette même hiérarchie qui a créé le poste de responsable data dans l’entreprise, mais apparemment elle demande encore à être convaincue de son utilité.

Face à des résistances internes, les principales qualités dont doit disposer un responsable data sont… la diplomatie et le leadership, indiquées avec une belle unanimité par 81% des responsables interrogés. Le professionnel accompli doit savoir gérer des projets de manière transversale en s’adressant aussi bien aux équipes métiers qu’à la DSI (69% des réponses), il doit impérativement connaitre le secteur d’activité et le métier de l’entreprise (67%).

Cette connaissance de l’activité de l’entreprise apparait cruciale pour 88% des professionnels, ils estiment que leur poste sera de plus en plus tourné vers les problématiques métier à l’avenir. Ils s’attendent aussi à être de plus en plus souvent rattachés à la direction générale en s’échappant de la tutelle des autres services (83% d’entre eux). A la pointe des évolutions, les trois quarts de ces responsables comptent s’appuyer de plus en plus sur l’intelligence artificielle pour gouverner les données de l’entreprise.

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