Valérie Tallepied : révéler les talents du retail

Temps de lecture : 4 minutes

Valérie Tallepied : la mission de valoriser les métiers du retail @clesdudigital En fondant le cabinet Retail Management Services en 2008 , Valérie Tallepied s’est donnée comme mission de valoriser les métiers du retail et de révéler les talents. «Parce qu’il n’y a pas vraiment d’école du retail», estime la dirigeante.

Valoriser les métiers du retail et révéler les talents est une mission qui anime toujours Valérie Tallepied. Une mission née de ses diverses expériences professionnelles, de son vécu dans de grandes maisons de luxe et de ses rencontres. Toute petite déjà, elle se voyait dans une boutique au service du client. «Je rêvais d’être pharmacienne. Mais c’était plutôt pour jouer à la marchande», se souvient-elle. De ses parents, elle a sans douté hérité de leur sens de la pédagogie. «Tous deux étaient dans le Conseil pédagogique, au service de l’enseignement. Ils avaient un intérêt marqué pour la méthode Freinet. La bibliothèque familiale regorgeait d’ouvrages sur la psycho, le développement personnel. Sans doute ai-je inconsciemment suivie leur voie».

Ses bons résultats scolaires en langues et en maths l’orientent vers une école de commerce et elle découvre véritablement le métier de vendeur lors d’un stage chez Rank Xerox. Le fabricant de photocopieurs et d’ordinateurs est alors considéré comme un modèle pour former des cadres à la vente de services. «J’y ai appris à poser les bonnes questions». Cet univers est encore bien loin de ceux de la mode et du luxe qu’elle va découvrir un peu par hasard lors de son cursus à l’École Supérieure de Commerce de Tours en lançant «La nuit de la création», un événement réunissant une centaine de créateurs de la région, stylistes, architectes, musiciens… avec également un défilé et des shows de coiffure à l’hôtel de ville de Tours. Une expérience marquante, relayée sur une quarantaine de « sucettes » Decaux puis par le quotidien régional dont le titre «De l’enthousiasme à la décadence» pointait certaines créations jugées débridées à l’époque, comme celle d’un artiste adepte du body paint. «C’est après l’organisation du second événement que je suis entrée au comité des industries de la mode avec Nicole Bernardo».

Au service de directions commerciales et retail

Figure de la profession, Nicole Bernardo a exercé chez Dior et au sein du Bon Marché notamment. Sous son aile, Valérie Tallepied va mieux comprendre les tendances de la mode, tout ce qui concourt à développer la filière et à construire l’Adn des marques. Elle y publiera un cahier de la lingerie avant de rejoindre la maison Christian Dior Couture comme directrice du développement Europe. Toute sa carrière – entrecoupée par deux années passées aux États-Unis avec mari et enfants pendant deux ans où elle se forme au «people management» – se déroule dans des directions commerciales et retail de maisons de luxe, chez Christian Dior mais aussi Salvatore Ferragamo. Elle participe également au repositionnement de Burberry dont Rose Marie Bravo est alors la vice-présidente et de Lancel, puis développe avec succès le réseau des boutiques Hugo Boss en France. Son expérience professionnelle chez le créateur lyonnais Max Chaoul et sa maison de couture et prêt-à-porter Clémentine que le styliste avait fondée en 1977 lui aura aussi apporté «une vision» sur l’importance des concepts de boutiques. «Max était un commerçant. J’ai appris avec lui la magie du visuel merchandising, le métier du commerce et il m’a suivie jusqu’au bout».

Valérie Tallepied : la mission de valoriser les métiers du retail @clesdudigitalA l’écoute des enjeux business et humains

L’entrepreneuse avoue néanmoins avoir le sentiment de «s’être faite toute seule», au fil de ses expériences dans ces maisons aux différentes cultures. Et c’est parce qu’elle ne savait pas «faire de politique» et marquer son territoire au sein des organisations et des Comex, et qu’elle a eu cette volonté de «valoriser les métiers du retail», qu’elle lance en 2008 le cabinet RMS. En parallèle elle crée «Les Rencontres du Retail» qui deviendront son socle pour animer une communauté de décideurs du luxe et du retail et un moment de partage d’expériences. Si elle fonde son entreprise seule, elle s’associe quelque temps plus tard avec Axelle Paitre, sa collaboratrice depuis 2013. RMS est alors scindé en deux filiales avec RMS Consulting pour le conseil et la formation et RMS Talents pour le recrutement, soit environ 25 personnes.

Positionné très luxe au départ, le cabinet s’est ouvert aux marques premium en développant des «retail academies» pour Lacoste ou SMCP, par exemple, plus européen aussi avec l’organisation de l’événement Luxury Retail Convention. Avec la crise sanitaire et le dispositif FNE-Formation l’activité s’est fortement développée. «Nous sommes dans une stratégie d’amélioration continue, avons intégré très vite le digital quand le clienteling a suivi cette voie. Trouver des solutions, écouter les enjeux business et humains de nos clients me fait toujours vibrer», raconte Valérie Tallepied qui s’est tournée aussi vers le coaching professionnel il y a quatre ans. Formée au processus de la Communication NonViolente (CNV) mise au point par Marshall Rosenberg et décrite dans un ouvrage par Chine Lanzmann, elle coache des top managers. «Mon plan de route pour l’après est déjà tout tracé. Je veux rester connectée et écouter les enjeux des marques», précise Valérie Tallepied qui prend du temps pour lire des ouvrages post-apocalyptiques avec une passion pour ceux de l’auteur de science-fiction français Pierre Bordage.

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