L’IA suscite de gros appétits chez les investisseurs

Temps de lecture : 3 minutes

L’IA et les plateformes @clesdudigitalAlors que les levées de fonds se font plus rares, l’énorme appétit pour l’IA et les plateformes qui soutiennent son développement ne se dément pas.

Le spécialiste de l’IA en open source, Hugging Face vient de lever 235 millions de dollars lors d’un tour de table de série D. Google, Amazon, Nvidia, Intel, AMD, Qualcomm, IBM, Salesforce Ventures et Sound Ventures font partie des investisseurs de cette start-up valorisée désormais à 4,5 milliards de dollars, soit plus de 100 fois son chiffre d’affaires annuel. « À eux seuls, ces partenaires ont partagé plus de 1 000 modèles et ensembles de données ouverts et comptent déjà plus de 10 000 utilisateurs sur Hugging Face. Il faut un village pour démocratiser l’apprentissage automatique grâce à l’open-source et nous ne faisons que commencer ! »,  s’est exclamé Clément Delangue sur son compte Linkedin. Salesforce qui a récemment doublé son fonds d’investissement pour encourager le développement d’une IA générative responsable et fiable, se déclare sur son blog «ravi d’annoncer notre investissement dans Hugging Face, qui a créé la plus grande et la plus importante communauté open source d’IA au monde».

Fondée en 2016 par les Français Clément Delangue, Julien Chaumond et Thomas Wolf, avec un siège social aux États-Unis, Hugging Face a commencé par développer un chatbot d’IA avant de prendre un virage, en voyant que le véritable intérêt n’était pas le chatbot lui-même, mais les modèles de traitement du langage naturel (NLP) qui l’alimentaient. L’entreprise se positionne désormais comme un hub central reliant une communauté de développeurs et de chercheurs. Elle est régulièrement comparée à un GitHub (acquis par Microsoft en 2018), un site web conçu pour fédérer et partager le code source d’un projet de développement d’application mis à œuvre par plusieurs programmeurs. Le PDG et cofondateur de Hugging Face, Clément Delangue, a déclaré dans plusieurs médias que les fonds seront utilisés pour agrandir l’équipe et investir dans l’IA open-source et dans la construction d’une plateforme de collaboration. Julien Chaumond a lui-même déclaré dans Le Point qu’il voulait «doubler le nombre de salariés en France, aujourd’hui 80 sur un effectif total de 190 personnes» en s’appuyant «sur le French Tech Visa, qui facilite le recrutement de talents de l’intelligence artificielle, aujourd’hui recherchés dans le monde entier».

Hugging Face qui a étendu ses activités à d’autres catégories que le NLP, telles que la vision par ordinateur et la parole, s’appuie sur une communauté de plus de deux millions d’utilisateurs et fournit également les outils dont les entreprises ont besoin pour rendre l’IA opérationnelle. Sur son site, elle annonce que 50 000 organisations l’utilisent parmi lesquelles Allen Institute for AI, Amazon Web Services, Meta, Google, Grammarly, Microsoft, SpeechBrain.

Une autre jeune structure d’intelligence générative fait parler d’elle en cette rentrée. Il s’agit de Poolside, une start-up créée par Eiso Kant, entrepreneur, fondateur notamment de Athenian, et Jason Warner, ex-directeur technique de Github, qui aurait levé 100 millions de dollars s’ajoutant au 26 millions déjà recueillis au printemps. La holding de Xavier Niel, participerait au tour de table ainsi que l’américain Felicis et d’autres investisseurs majoritairement français et européens dont Rodolphe Saadé (président du Groupe CMA CGM), Motier Ventures (fonds familial initié par les propriétaires du groupe Galeries Lafayette), Frst Capital (fonds d’investissement en amorçage récemment créé par Pierre Entremont et Bruno Raillard), Bpifrance et l’européen NewWave. La start-up basée aux États-Unis a également ouvert une filiale française et aurait décidé de déplacer son siège social à Paris, « attirée par la grande disponibilité et le faible coût des talents » selon des informations publiées par le media en ligne Sifted. L’équipe de Poolside, qui compte actuellement moins de 10 personnes selon la publication, construit un modèle d’IA fondamental, similaire à ChatGPT mais avec un objectif différent : permettre aux utilisateurs de demander à l’outil, en langage naturel, de créer un code pour construire une application.

Enfin, selon l’agence Bloomberg, l’entreprise américaine Databricks, éditrice d’une plateforme d’analyse de données utilisant l’intelligence artificielle, serait en discussion avec T. Rowe Price pour un nouveau tour de table qui la valoriserait à 43 milliards de dollars. La société, déjà soutenue par Microsoft, Google et Amazon, a été cofondée et est dirigée par Ali Ghodsi, informaticien et entrepreneur spécialisé dans les systèmes distribués et le big data et professeur auxiliaire à l’UC Berkeley.

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