Les moins de 13 ans sont déjà très actifs sur le web social

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Projet de loi fixant la majorité numérique à 16 ans @clesdudigitalLe 13 décembre dernier, la garde des Sceaux Nicole Belloubet a présenté en Conseil des ministres un projet de loi fixant la majorité numérique à 16 ans. Le but est de protéger les plus jeunes des dangers d’Internet.  Les ados pourraient ainsi être obligés de demander une autorisation parentale pour s’inscrire sur un réseau social. Jusqu’à maintenant, les réseaux sociaux comme Facebook interdisaient l’inscription seulement aux mineurs de moins de 13 ans. Une interdiction que les plus jeunes ont déjà largement contournée en mentant tout simplement sur leur âge pour s’y inscrire. Selon l’agence Heaven qui a récemment publié la deuxième édition de son baromètre « Born Social » en interrogeant les moins de 13 ans à la sortie des collèges, 64% des 11-14 ans possèdent déjà un smartphone  –  le plus souvent hérités de leurs parents. Et ils ont généralement déjà appris à se servir d’une tablette dès l’âge de 4 ans.  Ces jeunes « clandestins du web social », comme les surnomme Arthur Kannas, directeur général de l’agence Heaven déclarent passer 6h10 par semaine sur le Net. Comme ils ont déjà menti, on peut considérer que ce chiffre est aussi sous-estimé ! C’est en tout cas 30 minutes de plus qu’en 2016. Dans 45% des cas, ces surfs sur le web sont réalisés sans contrôle parental.  Pas si facile cependant pour les marques de capter l’attention de ces futurs consommateurs : ils sont déjà 22% à utiliser des bloqueurs de publicité ou Adblockers !

Une grande majorité des collégiens (soit 78% des élèves de 4ème) ont déjà un compte sur les réseaux sociaux, principalement sur Snapchat puis sur Instagram. Facebook arrive en troisième position avec 42% d’inscrits. Les filles ont un faible pour le réseau Musical.ly classé en quatrième position. Et 2,5% des moins de 13 ans sont inscrits sur le réseau de célibataires Tinder ! Près de 600 000 de ces jeunes mentent donc sur leur âge. Mais que les parents soient un peu rassurés. Le principal usage de ces réseaux est conversationnel. Près de 61% créent du contenu et « y mettent des petites blagues ». Ils échangent des photos, souvent de sports extrêmes sur Instagram et y font des tests d’amitiés.  Le réseau Facebook quant à lui fédère peu. Il est même considéré comme « trop compliqué ». Beaucoup ne comprennent pas comment il fonctionne. Cette incompréhension et le fait aussi qu’il soit considéré comme le réseau des parents explique sa forte décroissance ( de moins 16% chaque année) auprès des plus jeunes.

« Avec Instagram, Facebook s’est donc acheté un futur »,

observe Arthur Kannas. Twitter est pour sa part un «monde sans enfant ». Certains l‘utilisent toutefois pour interpeler et se plaindre auprès de leurs parents. La plateforme Youtube est quant à elle qualifiée de « nouveau TF1 » par l’agence tellement elle est plébiscitée et regardée par le jeune public. Heaven a aussi décrypté le langage codé des plus jeunes et analysé comment ils interagissaient sur ces réseaux en y reproduisant, par exemple, des challenges (Charlie Charlie Challenge), ou en postant des vidéos de présentation détaillée des produits qu’ils viennent d’acheter  (appelés Haul)  On y parle aussi de Room Tour (présenter sa chambre), de Chit-Chat (monologue sur Youtube), de Unboxing (un YouTuber déballe un colis et en commente le contenu),  de format GRWM (Get Ready With Me ou « prépares-toi avec moi ») ou encore de sortes de jeux de rôle appelés ASMR  (Autonomous Sensory Meridian Response). Dans ces univers, les marques les plus présentes sont celles qui sont liées à l’apparence (dont Adidas et Nike).  Les moins de 13 ans semblent aussi assez sensibles aux pages des marques de luxe.

 

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